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«Les amis de Picasso, il les choisit bien plus parmi les écrivains que parmi les peintres», assurait Gertrude Stein.
En 1905, Pablo Picasso a vingt- trois ans. Guillaume Apollinaire, lui, en a vingt-quatre. C’est à cette date que le peintre espagnol “ dont l’atelier est une caverne de l’Histoire “ rencontre, pour la première fois, dans un bar anglais, du quartier Saint-Lazare, à Paris, le poète français, qui “ révélait les détails des siècles passés”. Les deux hommes se lient d’emblée d’une amitié intense.
Apollinaire, fragilisé par ses blessures de guerre, disparaîtra à l’âge de 38 ans, en 1918, emporté par la grippe espagnole. Mais Picasso restera à jamais marqué par la figure légendaire de cet immense poète, partisan d’un art de la liberté, luttant de toute sa force contre la lâcheté et le mensonge. Le maître du cubisme fut assurément l’artiste qui a inspiré le plus de commentaires au poète d” Alcools”, mais aussi à bon nombre de ses contemporains.
Parmi lesquels, André Breton, Paul Éluard, Pablo Neruda, Rainer Maria Rilke. “Des commentaires copieux et variés, qui sont souvent le fait des meilleurs écrivains”, observe Serge Linarès, dans l’introduction de son livre qui paraît aujourd’hui, chez Citadelles et Mazenod.
Et qui met en perspective des œuvres du peintre et des extraits littéraires de certains grands écrivains, qui comptaient parmi ses amis et ses admirateurs.
A l’instar de Francis Ponge qui écrit, à propos de “ L’Enfant au pigeon “, une des œuvres du célèbre peintre cubiste : “ Tout y est présent: le préhistorique, l’antique, l’ancien, le renaissant, le baroque, le classique, le romantique. Toutes les raisons de l’homme sont présentes.»
Le dialogue de Picasso avec Guillaume Apollinaire, comme avec Françis Ponge, fut ainsi très fécond, comme le montre ce bel ouvrage de Serge Linares.
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