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Selon un dernier bilan diffusé par la presse nationale, l’année 2017 a été marquée par la destruction de 9 structures jihadistes et la neutralisation de 186 terroristes présumés, tout en précisant que depuis 2015, les services sécuritaires marocains sont parvenus à neutraliser 49 structures ayant projeté des actions terroristes et 21 cellules contre 19 en 2016 et 9 en 2017. Comment peut-on donc expliquer cette accalmie constatée dernièrement ?
Pour Abdellah Rami, chercheur spécialiste des mouvements islamistes, la baisse du nombre des cellules jihadistes liées à l’EI doit être replacée dans le contexte géopolitique international actuel, à savoir celui de la chute dernièrement de Mossoul et de Raqqa et la disparition imminente de Daech . « Le Maroc ajuste sa politique étrangère selon les grandes orientations de ses alliés internationaux et ne peut pas franchir les lignes géostratégiques tracées par ces grands pays alliés notamment les Etats-Unis et l’UE. Quand ces deux puissances ont opté pour la lutte contre le terrorisme, l’ensemble des pays alliés, ont fait de Daech l’ennemi numéro 1. Et dès lors, nous avons assisté partout dans le monde à une série d’arrestations, de démantèlements des cellules et de poursuites», nous a-t-il expliqué. «Il est vrai que Daech existe toujours, notamment via ses branches en Libye et aux Philippines mais non en tant qu’organisation structurée qui risque de représenter un véritable danger. La chute de Daech en Irak et la déclaration des grandes puissances mondiales de la fin de l’Etat islamique ont été pour affaiblir la portée et la valeur médiatique des opérations d’arrestations ou d’anéantissements des cellules terroristes. Et du coup, les opérations destinées à lutter contre Daech ont perdu de leur cote. Les efforts se sont plutôt focalisés sur le plan local et concernent particulièrement le contrôle, l’observation et les arrestations ».
D’après notre source, la lutte contre Daech ne constitue plus une priorité pour l’Occident. « Pour les Américains, l’ennemi public n°1 n’est plus le terrorisme mais plutôt la Russie qui représente, selon eux, une menace pour leur sécurité. Et les pays alliés dont le Maroc s’adaptent à ce changement de cap de la politique étrangère américaine », nous a-t-elle précisé. Et d’ajouter : « Au niveau européen, c’est plutôt le dossier de la migration qui est devenu prioritaire. Un intérêt au diapason avec les craintes de l’UE concernant les réfugiés et les migrants ».
Abdellah Rami nous a expliqué, par ailleurs, que le timing de l’annonce d’arrestations et de neutralisations de cellules liées au terrorisme international au Maroc dépend souvent du contexte politique. « La menace terroriste existe bel et bien dans notre pays. Les cellules et les projets d’attentats avortés sont une réalité. Mais le timing choisi souvent pour révéler ces actes est tributaire des facteurs politiques ou géopolitiques internationaux. Prenons l’exemple de l’annonce du démantèlement d’une grande cellule jihadiste jamais opéré au cours de ces dernières années, on constate que cette opération a coïncidé avec l’affaire « des serviteurs de l'Etat », nous a-t-il souligné. Et de conclure : « Mais ce choix du temps d’annonce est tout à fait normal dans le jeu politique et le Maroc ne fait pas exception. Il y a encore des contrôles et des poursuites opérés par les services sécuritaires marocains mais actuellement, ce sont d’autres dossiers qui ont plus de priorité que la question des cellules liées à Daech. Même l’opinion publique nationale et internationale ne semble pas intéressée par un tel sujet».