Lundi, les avions de combat américains ont mené leurs premiers raids contre des positions de l'EI à Syrte à la demande du gouvernement d'union nationale (GNA) dont les forces peinent à reconquérir le bastion jihadiste situé à 450 km à l'est de la capitale Tripoli.
Les Etats-Unis, qui frappent l'EI en Irak et en Syrie depuis 2014, ont maintes fois affirmé leur volonté de "détruire" ce groupe responsable d'atrocités dans les zones sous son contrôle et d'attentats meurtriers notamment en Occident.
Le président américain Barack Obama a jugé mardi que les frappes américaines relevaient de la "sécurité nationale" de son pays et de ses alliés européens.
Ces derniers mois, Washington avait mené des frappes ciblées contre l'EI ailleurs en Libye, tuant notamment en novembre 2015 à Derna (est) un jihadiste présenté comme "le plus haut responsable de l'EI en Libye".
Le Pentagone a indiqué que les Etats-Unis avaient mené sept frappes jusqu'à présent: cinq lundi et deux mardi, assurant que des combattants de l'EI avaient été tués, sans en préciser le nombre.
"Des raids des avions de chasse de l'appui international à l'opération (du GNA) ont détruit une plateforme de lance-roquettes de l'EI et un bulldozer mardi à Syrte", ont indiqué de leur côté les forces pro-GNA dans un communiqué.
Lundi, "les forces pro-GNA ont pris le contrôle total du quartier al-Dollar dans le centre de Syrte", avait indiqué plus tôt cette source, faisant état de cinq morts dans leurs rangs.
Les combats se déroulaient mardi dans un secteur situé entre le quartier al-Dollar et le centre de conférence de Ouagadougou, quartier général de l'EI à Syrte, a-t-elle ajouté.
Sans critiquer directement les frappes américaines, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé à agir "en stricte conformité avec le droit international". La France a elle réaffirmé son "plein soutien" au GNA une semaine après que M. Sarraj a réclamé à Paris des "explications officielles" sur la présence militaire française en Libye, révélée mi-juillet après la mort de trois de ses militaires dans un accident d'hélicoptère dans l'est du pays.
Le Parlement libyen, qui n'a jamais voté la confiance au GNA, a en revanche jugé que les frappes américaines étaient des "violations de l'espace aérien" libyen et a convoqué à Tobrouk (est) --où il est basé-- l'ambassadeur américain, selon l'agence de presse qui lui est proche.
A la faveur d'une offensive lancée le 12 mai pour reprendre Syrte, les forces du GNA sont entrées le 9 juin dans la cité et assiègent depuis les jihadistes. Elles ont toutefois été ralenties par les contre-attaques de l'EI.
Mardi soir, 15 membres des forces loyales à ce gouvernement parallèle non reconnu par la communauté internationale ont été tués dans un attentat suicide à Benghazi (est), selon des sources militaires. L'attentat a été revendiqué par "le Conseil de la Choura des révolutionnaires", une coalition de milices islamistes, proche d'Al-Qaïda.