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«La situation est grave. La ville endure une pénurie d'eau dramatique conjuguée à l'augmentation de la salinité de l'eau potable. L'eau distribuée aujourd'hui peut servir à d'autres choses sauf à boire », nous a expliqué Jamal Akchbab, président de l'Association des amis de l'environnement à Zagora (AAEZ).
Pour lui, les pouvoirs publics sont interpelés et doivent réagir d'urgence. Sinon, les conséquences seront très graves. « Il faut s'attendre à une détérioration de milliers de palmiers, à la disparition de plusieurs oasis, à la désertification des terres agricoles et à l'intensification des flux migratoires vers le Nord », nous a-t-il précisé.
Pire, il faut s'attendre également à des mouvements de protestation et des tensions sociales dont personne ne peut imaginer la dangerosité sur la paix sociale et la stabilité de la région. Sutout que la grogne sociale a commencé à prendre beaucoup d'ampleur. «Le 24 juin dernier, une marche de protestation regroupant 1.500 personnes a défilé dans les boulevards de la ville dénonçant la pénurie d'eau et sa salinité. D'autres manifestations ont été également enregistrées au niveau des localités de Tagounit et Laâroumiate », nous a-t-il indiqué.
D'après lui, cette détérioration des ressources hydriques est due, au-delà de la faiblesse des précipitations et la succession des années de sécheresse, à l'absence d'une stratégie intégrée et globale de gestion des ressources en eau.
Il critique sévèrement l'exploitation excessive de ces ressources et la dépendance d'une économie basée sur l'agriculture qui consomme près de 85% des eaux souterraines et superficielles.
En effet et selon certaines statistiques, 400 millions de m3 des réserves en eaux superficielles du bassin du Draâ sont entièrement destinées à l'irrigation de 26.000 ha et 88% des ressources d'eau souterraines estimées à 100 millions de m3 sont dédiées à l'irrigation et seulement 12% à la distribution de l'eau potable.
Les mêmes statistiques ont révélé que les besoins en eau dans le bassin du Draâ étaient estimés à 617 M de m3 en 2010 et pourraient atteindre 642 M de m3 en 2020 dont 610 M de m3 destinés à l'agriculture et 32 M de m3 à l'eau potable.
Notre source pointe également du doigt la pollution comme facteur aggravant dû au rejet des déchets solides et liquides dans l'espace écologique et les quatre millions de tonnes de déchets toxiques rejetés par la mine de Blida. «Le réseau d'assainissement liquide se déverse dans l'Oued Draâ à 150 m seulement du réservoir d'eau potable de la ville. C'est lamentable», a-t-elle regretté.
Et qu'en est-il des pouvoirs publics ? «Ils nous distribuent des promesses sans que rien ne puisse en sortir. Ils nous ont promis la création d'une station de dessalement des eaux en 2014 et la possibilité de bénéficier des eaux du barrage Taznaght. Mais jusqu'à aujourd'hui, rien de concret n'existe encore », nous a confié un autre acteur associatif de la région sous le couvert de l'anonymat.
Pour lui, l'Etat a beaucoup à faire. «La région demande plus que de simples promesses. Elle exige tout un programme qui doit revoir de fond en comble l'ensemble de la politique hydrique mise en œuvre au niveau de la région du Draâ», a-t-il conclu.