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Pénible déclassement vers la pauvreté

Il n’y a pas que l’opposition pour le rappeler L’alerte vient cette fois du HCP

Mardi 18 Février 2025

Les inégalités du niveau de vie s’accentuent, les fruits de la croissance ne profitent guère à la classe moyenne…

Pénible déclassement vers la pauvreté
La vulnérabilité à la pauvreté devient de plus en plus prégnante en milieu urbain, selon le Haut-commissariat au plan (HCP) qui vient de publier les résultats de l’enquête nationale sur le niveau de vie des ménages 2022-2023.

D’après les données recueillies par l’institution publique, elle a connu une légère hausse de 12,5% à 12,9% entre 2014 et 2022, après avoir atteint 7,3% en 2019.

Dans une note synthétisant les résultats de son enquête, le Haut-commissariat constate que la part des ménages avec un risque de déclassement vers la pauvreté s’est élargie, et, pour la première fois, a concerné autant le milieu urbain que celui rural.

Cette hausse a de quoi inquiéter quand on sait que « la vulnérabilité renseigne sur le risque de basculer dans la pauvreté si des filets de sécurité ne protègent pas des chocs économiques et sociaux », a-t-il rappelé.

Ce qui est certain, c’est que les résultats de l’enquête, réalisée entre mars 2022 et mars 2023 auprès d’un échantillon de 18.000 ménages, montrent que la prévalence de la vulnérabilité dans les zones rurales en 2022 (19,2%) demeure similaire à celle observée en 2014 (19,4%). En revanche, elle a augmenté à 9,5% en 2022 par rapport à 7,9% en 2014 en milieu urbain.

Il ressort ainsi que le nombre de personnes économiquement vulnérables a atteint 4,75 millions en 2022, dont 2,24 millions en milieu urbain et 2,51 millions en milieu rural, a fait savoir le HCP.

Près de la moitié des personnes vulnérables sont des citadins

D’après l’institution, « la vulnérabilité économique se développe en milieu urbain : en 2022, une tendance nouvelle se dessine, près de la moitié des personnes vulnérables sont des citadins (47,2%), contre 36% en 2014 ».

L’enquête, qui fait suite à une autre similaire en 2014 et une enquête partielle en 2019, fait état, par ailleurs, de l’aggravation des inégalités sociales avec toutefois une stabilité des inégalités territoriales entre 2014 et 2022.

Dans le détail, le niveau de vie des 20% les moins aisés a annuellement progressé de 1,1% entre 2014 et 2022, suite à l’amélioration de 3,9% entre 2014 et 2019, et d’une baisse du niveau de vie de -4,6% entre 2019 et 2022.

En parallèle, le niveau de vie des 20% les plus aisés « a annuellement progressé de 1,4% entre 2014 et 2022, une amélioration marquée de 2,8% entre 2014 et 2019, mais avec une régression de -1,7% entre 2019 et 2022 », ressort-il de l’enquête.

Quant à la catégorie sociale intermédiaire, les données suggèrent que son niveau de vie a progressé de 0,8% entre 2014 et 2022, avec une progression de 3,3% entre 2014 et 2019 et une régression de -4,3% entre 2019 et 2022.

Les inégalités du niveau de vie se sont creusées

S’il apparaît que les couches les plus pauvres et les plus riches ont vu globalement leur niveau de vie progresser, il ressort en revanche que « la classe moyenne n’a pu  bénéficier ni des fruits de la croissance ni des politiques de redistribution », a fait savoir l’institution.

Par conséquent, « les inégalités du niveau de vie, mesurées par l’indice de Gini, se sont creusées entre 2014 et 2022, passant de 39,5% à 40,5%, après avoir enregistré une diminution à 38,5% en 2019 », a-t-elle conclu.

Par ailleurs, les disparités entre les milieux urbain et rural, mesurées par le rapport entre le niveau de vie moyen des citadins et celui des ruraux, sont restées stables à 1,9 fois entre 2014 et 2022, après avoir été réduit à 1,8 fois en 2019.

Une note d'optimisme pointe toutefois dans la note du HCP : le taux de pauvreté absolue a globalement reculé entre 2014 et 2022, passant de 4,8% à 3,9% après avoir atteint un taux de 1,7% en 2019 ; la pauvreté multidimensionnelle a considérablement diminué, passant de 9,1% en 2014 à 5,7% en 2022.

Alain Bouithy

La part des dépenses alimentaires en hausse et celle des loisirs en baisse
 
Concernant les dépenses dans le budget total des ménages, la part des dépenses alimentaires a augmenté de 37% en 2014 à 38,2% en 2022 ; les dépenses d’habitation et d’énergie sont passées de 23% à 25,4% ; les dépenses d’hygiène de 2,7% à 3,9% et les dépenses de communication de 2,2% à 2,6%.

Alain Bouithy

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