-
Larache à l’heure du 13ème Festival international du brassage culturel
-
Bazar international 2024. Le patrimoine marocain brille de mille feux au Palais des Nations à Genève
-
Mohamed Amer Meziane : Il faut réécrire l’histoire du monde à partir du Maghreb
-
Les défis actuels imposent l'adoption d'un "universalisme global" respectueux de la diversité culturelle
Ce roman, un livre de grand format de 142 pages, relate l’histoire de la jeune Aika, une femme que la romancière dit n’avoir jamais rencontrée et dont l’âme l’a interpellée alors qu’elle sillonnait les temples silencieux et mystiques durant ses multiples et longs voyages dans le pays du Soleillevant. "Ainsi mon identité oscillait entre ces deux mondes picturaux, celui d'Aika et le mien, si semblables aux yeux de tous mais qui portaient différemment dans leur essence nos émotions et nos secrets, et cela faisait naître en moi cette impression trouble que nous étions dans cette vie-là ou dans une autre, une même personne!", a confié à la MAP cette écrivaine établie à Meknès.
"Un impérieux désir d'aller au bout du monde m'avait amenée au pays du Soleillevant. Dans le silence et les ombres mystiques des temples, l'âme d'Aika est venue à moi", a-t-elle expliqué.
"Je me suis abandonnée à suivre le propre destin d'une femme que je n'avais jamais rencontrée, côtoyant les êtres qui l'avaient tour à tour aimée et trahie", a dit Tber. Le roman d'Anissa Tber "apporte quelque chose de nouveau à la littérature et au langage: un livre qui procure du plaisir, de la beauté et du sens donnés au monde", a commenté pour sa part l’écrivain Nourredine Bousfiha, ajoutant que l’auteure "nous donne avec "Les toiles d’Aika" un roman qui a tous les caractères d’une œuvre accomplie, fine et translucide comme un lavis".
"Les toiles d’Aika" doit sa substance à la culture et l’esthétique japonaises, et par réciprocité cela autorise Anissa Tber à y planter son intrigue. L’intérêt de l’aventure, d’ailleurs, réside dans ce partage qui naît de cette altérité précieuse", a-t-il écrit.
Selon lui, "on peut toutefois se demander si Anissa Tber, quand elle pousse ses personnages à une certaine abnégation ne leur donne pas, en fin de compte, l’occasion de leur intime épanouissement".
Il ne s'agit pas d'"un roman indifférent grâce à la peinture qu’il nous offre de cette atmosphère particulière, de cette ambiance dans laquelle se déroule l’histoire", selon M. Bousfiha, également romancier et critique d’art", a-t-il fait observer.
Quant à la critique littéraire Soumya El Harmassi, elle a souligné que "Les toiles d’Aika" "a ravivé mon espoir en la transmutation possible de notre imaginaire hors d’un réel qui, dans ce qui s’écrit actuellement, semble d’un seul tenant, normé, normalisé, galvaudé jusqu’à la totale dissolution des valeurs culturelles et esthétiques".
D'après elle, "les thèmes prédominants, le voyage, l’amitié, l’altérité et surtout la rencontre de deux arts majeurs, l’écriture et la peinture, sont instillés d’une façon résolument singulière. Ni exotisme, ni voyeurisme, ni rabâchage de motifs usés, comme le dépaysement, l’exil ou la réclusion".
Passionnée de dessin et de peinture, l'écrivaine qui est titulaire d’un diplôme de rhumatologue à Lyon, a publié en 2019 "Le Chemin", livre d’art et recueil de réflexions et de souvenirs, ayant inspiré ses travaux picturaux.