-
Mohamed Amer Meziane : Il faut réécrire l’histoire du monde à partir du Maghreb
-
Les défis actuels imposent l'adoption d'un "universalisme global" respectueux de la diversité culturelle
-
A New York, l’écrivain Yassine Adnane décortique le rôle de la culture au service de la diversité
-
Salon international du livre de Sharjah : La culture marocaine amazighe en vedette
La cérémonie d'ouverture de cette 28ème édition, organisée au Palais des sports d’Ouaga 2000, s'est déroulée en présence notamment du Premier ministre burkinabé, Apollinaire Kyélem de Tambela et de son homologue malien, Choguel Kokalla Maïga, ainsi que de personnalités du monde de la culture et du cinéma.
Dans son discours à l'ouverture de cet évènement, le chef du gouvernement de la transition malienne a, à plusieurs reprises, insisté sur les liens entre le Burkina Faso et le Mali. "Ce sont deux pays frères par l'histoire, la géographie et la culture", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre malien a souligné que le choix du thème du Fespaco de cette année n’est pas fortuit. "Cette thématique est de nature à renforcer notre capacité de résilience", a-t-il dit en appelant les cinéastes "à recréer les liens africains à partir des valeurs endogènes".
Ainsi et comme à l'accoutumée, réalisateurs, scénaristes, comédiens... se rencontrent, le temps d'un des plus importants Festivals du continent, pour échanger et exposer le fruit de leur travail. Quelque 10.000 festivaliers sont attendus à ce festival, selon Haby Ouattara, coordinatrice du Fespaco.
Le film marocain "Le Bleu du Caftan" de Maryam Touzani sera en compétition officielle pour le Grand prix de cette édition. En relation avec le thème de la 28ème édition, plusieurs films ont pour sujet principal "le terrorisme", comme "L'envoyée de Dieu" de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani et "Epines du Sahel" du Burkinabé Boubakar Diallo. "Les créateurs sont toujours influencés par ce qu'ils voient", explique Haby Ouattara.
Par ailleurs et malgré l'insécurité, le Festival a choisi de délocaliser certains évènements.
Habituellement, les films sont projetés dans différents endroits de la capitale et de sa périphérie, "pour donner accès au cinéma à des gens qui ne l'ont pas".
Cette fois, ils s'étendront jusqu'à d'autres villes, auprès des personnes déplacées par la violence. Ainsi, des membres de l'organisation du Fespaco rejoindront des déplacés à Kaya (centre-nord) et à Dédougou (centre-ouest), deux villes proches de localités ayant connu des attaques récemment. L'équipe du Fespaco rappelle que plusieurs films maliens ont été primés par le passé, et que le cinéma trouve toujours sa place dans ce pays, malgré le contexte tendu.
Cette année, 170 oeuvres ont été sélectionnées en compétition officielle, dont quinze longs métrages de fiction en lice pour briguer l'Etalon d'or du Yennenga. Le jury qui décernera ce prix est présidé par la productrice tunisienne Dora Bouchoucha.
Le Cameroun et la Tunisie sont les pays les plus représentés, avec deux films chacun. Les autres opus sont originaires notamment du Maroc, du Burkina, du Sénégal, d'Egypte, du Nigeria, du Mozambique, d'Angola, du Kenya, de l'Ile Maurice. Un film de la République dominicaine a également été retenu.
En marge des projections, sont prévus comme lors de chaque édition des rencontres entre producteurs, distributeurs, réalisateurs et diffuseurs, des ateliers d'accompagnement à l'écriture et au développement, des colloques et des débats.
Cette édition célèbrera le centenaire de la naissance du réalisateur sénégalais Ousmane Sembène, figure emblématique du cinéma africain mort en 2007.
D'autre part, une délégation de la CEDEAO conduite par la professeur Fatou Sow Sarr, commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO, et comprenant le Pr. Abdoulaye Maga, directeur de l’Education, la science et la culture, le Dr Raguidissida Emile Zida, chef de division culture, sera présente dans la capitale burkinabé où elle prendra des dispositions utiles afin d’assurer au Fespaco tout le succès escompté.
La biennale du Fespaco, qui durera jusqu'au 4 mars, présente depuis 1969 des films de réalisateurs africains et de la diaspora.