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Sous le thème «Le développement soutenu : un nouveau dialogue entre l’Europe et l’Afrique du Nord », cette rencontre a vu la participation de plusieurs membres du gouvernement, de parlementaires, d’académiciens, de représentants de la société civile d’Europe, du Maroc, d’Afrique du Nord.
Les pays de l’Afrique du Nord disposent de nombreuses ressources et ont beaucoup de défis à relever et comptent pour cela sur l’aide des pays européens. Les discussions de Kronberg établiront les moyens les plus efficaces afin de redynamiser le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée.
La séance d’ouverture a été marquée par les allocutions des chefs de la diplomatie marocaine et allemande ainsi que par les interventions du commissaire chargé de l’énergie à la commission européenne et du président de la Fondation Bertelsmann.
Dans son allocution, Taieb Fassi Fihri a salué le mouvement de réformes engagées dans le monde arabe ayant concrétisé les aspirations des citoyens à plus de liberté et à plus de progrès. On ne peut parler de développement économique si le cadre politique ne s’y prête pas, affirme-t-il.
Le ministre a invité le Sud de la Méditerranée à s’associer avec l’Europe dans le cadre d’une nouvelle macro-région. Pour ce, il faut approfondir les réflexions afin d’établir un partenariat qui se traduit sur le plan économique par la création de richesses et d’opportunités d’emplois, poursuit-il.
Le chef de la diplomatie a par ailleurs souligné l’importance que revêt le soutien de l’Europe sans lequel il serait difficile de surmonter les obstacles. A ce niveau, le ministre invite l’Europe à créer un espace économique commun qui servira en même temps ses propres intérêts et à ne plus penser ses relations avec les pays du Sud de la Méditerranée en termes de difficultés liées à l’immigration mais plutôt en termes de solidarité. Le Maroc et l’Allemagne ayant une volonté commune afin de travailler la main dans la main loin de tout nationalisme et de xénophobie.
M. Fassi Fihri clot son allocution sur une note de regret du fait que le Maghreb tarde à se développer et à surmonter ses obstacles. Il a appelé également à la normalisation des relations avec l’Algérie par l’ouverture des frontières.
Le chef de la diplomatie allemande, Dr Guido Westerwelle, a d’emblée salué les changements intervenus au Maroc et dans le reste du monde arabe et n’a pas manqué de dénoncer la violence qui les a parfois accompagnés.
Il affirme que l’Europe se doit de soutenir ces changements par le biais d’un partenariat et d’une coopération économique concrète avec les pays ayant opté pour la démocratie tels que la Tunisie et l’Egypte. Ce soutien se traduit, entre autres, par l’ouverture du marché pour les produits agricoles.
Le ministre continue en soulignant que le Maroc est précurseur en matière de démocratie et de liberté il y a quelques années déjà par l’institution du Code de la famille et par les initiatives afférentes à la séparation des pouvoirs et à l’indépendance de la justice.
«L’islam et la démocratie ne sont pas en contradiction», a-t-il déclaré en renouvellant ses condolénces au peuple marocain et aux familles des victimes de l’attentat du café Argana de Marrakech et en saluant les efforts louables du gouvernement à continuer sur sa lancée et à suivre la voie des réformes.
Certes l’Union du Maghreb Arabe se présente beaucoup plus comme une entité géographique qu’économique mais il se félicite toutefois des contacts entre le Maroc et l’Algérie qui finiront par redonner un nouveau souffle économique à la région.
Pour ce qui est des relations avec le Maroc, le chef de la diplomatie mise sur un renforcement du partenariat afin de promouvoir les énergies propres et renouvelables en établissant un lien entre le savoir-faire européen et les potentialités marocaines.
Quant à Gunther Oettering, commissaire chargé de l’énergie à la commission européenne, il a entamé son intervention en soulignant que la coopération passe par l’établissement de projets communs entre le Sud et le Nord visant à faciliter d’abord la mobilité (pour étudier ou travailler). L’Europe ne doit pas être considérée, d’après lui, comme une forteresse contre l’immigration ; encourager la formation continue ; développer l’économie en encourageant surtout l’artisanat et les PME et ouvrir le marché aux produits agricoles à ces derniers.
Pour ce qui est du partenariat relatif aux énergies, toujours d’après lui, il ne porte pas seulement sur le pétrole et le gaz mais également et surtout sur les énergies renouvelables. Le nombre d’habitants croît et avec lui la demande en énergie. Très peu de régions au monde sont aussi bien équipées que les pays du Sud de la Méditerranée pour la production de l’électricité. La réalisation de ces installations solaires passe par la réforme de l’infrastructure et l’intégration dans le système européen des énergies renouvelables. On débouche ainsi sur un partenariat win win.
Le commissaire rappelle que des expériences exceptionnelles, dans ce domaine, ont été effectuées en Europe de l’Est et émet le vœu de les voir renouveler dans le Sud de la Méditerranée.
Dans son intervention Dr Gunter Thielen, président de la Fondation Bertelsmann a souligné le fait que l’Europe s’apprête à accompagner les changements démocratiques des pays du Sud de la Méditerranée. Le processus est long et difficile et il passe par un développement personnel et un engagement sociétal. Il continue en avançant que tous les pays doivent écouter les doléances de leurs citoyens et que le Maroc a beaucoup évolué dans ce sens. Le Roi a écouté et a promis des réformes.
L’autre domaine de coopération et de partenariat n’est autre pour le président que les énergies renouvelables, l’Allemagne considérant l’énergie nucléaire comme énergie de transition. Ainsi, l’industrie du Nord a besoin de plus en plus d’énergie ayant moins d’impact sur l’environnement. Pour ce, il faut renforcer le partenariat relatif à la politique de voisinage et promouvoir le dialogue entre l’Europe et la région MENA.