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Ouarzazate renaît de ses cendresReprise de l’activité cinématographiqueVendredi 11 Avril 2014
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Décrite autrefois comme la “Mecque” de l’industrie cinématographique pour ses studios et la beauté de ses sites, Ouarzazate, dans le sud du Maroc, s’efforce de retrouver les sommets du 7e art après une traversée du désert. “Lawrence d’Arabie” (1962), “Un thé au Sahara” (1990), “Gladiator” (1999) “Kundun” (1997) ou encore “Babel” (2006) sont parmi les dizaines de chefs-d’œuvre dont les tournages ont eu lieu au pied des massifs du Haut-Atlas. Mais ces dernières années, la célèbre cité du Sud marocain a perdu de son attrait pour le grand écran. En cette fin d’hiver, sur fond de cimes enneigées, un petit groupe attend son tour pour passer un casting au “studio Atlas”, l’un des principaux de la ville. “J’ai commencé le cinéma en 1967. Depuis trois à quatre ans, les producteurs ne se bousculent plus”, affirme Larbi Agrou, un figurant qui a joué dans “Astérix et Obélix mission Cléopâtre” (2000). “La plupart des gens qui travaillent dans le cinéma ici ont d’autres métiers: menuisiers, agriculteurs, forgerons. Mais sans le tourisme et le cinéma, Ouarzazate serait morte”, dit-il. Après des premiers signes encourageants en 2013, M. Agrou remarque néanmoins que 2014 “commence bien”. Ouarzazate attire surtout les films historiques à grand budget et des productions qui font appel à un nombre important de figurants. Il a vu défiler Nicole Kidman puis Tom Hanks en ce début d’année. “Pourvu que ça dure”, enchaîne Aziz, un autre figurant. “Il y a déjà quatre films actuellement en tournage”, note-t-il. De quoi assurer du travail à des centaines d’habitants. En 2005, de grandes productions comme “Indigènes” de Rachid Bouchareb et “Les dix commandements” de Robert Donhelm ont été tournés à Ouarzazate. Rien de tel entre 2010 et 2013. Flashback en 2010-2011: les manifestations du “Printemps arabe” parviennent à renverser des régimes dictatoriaux en Tunisie, en Egypte et en Libye. Les problèmes de sécurité dans la région font grimper les coûts des assurances, selon le critique Adil Semmar. “Cela a renchéri le coût des tournages au Maroc et les films ont été tournés à la place en Espagne et d’autres pays.” Dans un paysage lunaire parsemé de petits oasis, l’imposant studio “Tifoutout”, construit par des producteurs italiens en 1994, “tombe en ruine”, avance Saïd Soussou, un habitant de la région. Les Italiens l’ont “cédé à notre tribu après leur départ en 1997. Du fait de la crise, certaines parties sont délabrées”, explique un habitant Mohamed Hbibi. “Aujourd’hui, le plateau attire moins les réalisateurs que les corbeaux”.
AFP
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