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Il a fallu 45 secondes et 44 centièmes à Oscar Pistorius pour entrer dans la légende, en courant le 400 mètres aux JO en 2012, une première pour un double amputé. Sa vie a basculé tout aussi rapidement un an plus tard quand il a tué sa petite amie.
Sa course parmi les valides aux Jeux olympiques de Londres signe le sommet de la carrière de ce sportif sud-africain mythique, sextuple champion paralympique en athlétisme. Cette même année, le magazine américain Time le classe parmi les cent personnalités les plus influentes: "Il est la définition même de l'inspiration mondiale".
Les sponsors se bousculent pour faire signer des contrats à celui que l'on surnomme "Blade Runner", le "coureur aux lames", en référence à ses prothèses de carbone en forme de pattes de félin.
Il est jeune, beau, riche et admiré.
Sept mois plus tard, dans la nuit du 13 au 14 février 2013, le miroir se brise.
Par cette chaude nuit d'été austral, Pistorius tire quatre balles à travers la porte fermée des toilettes de sa chambre. Il tue sa nouvelle conquête, la mannequin Reeva Steenkamp, qui passait la nuit chez lui à Pretoria. Pour sa défense, il affirme qu'il croyait faire feu sur un cambrioleur.
Amour, gloire et fortune: tous les ingrédients sont réunis pour que, dès le lendemain du meurtre, la machine médiatique s'empare de ce drame hors du commun, survenu qui plus est en pleine nuit de la Saint-Valentin.
On scrute les faiblesses de l'idole déchue. On le découvre immature, colérique, paranoïaque.
On décortique sa passion pour les armes à feu. La justice enquête sur deux incidents récents où il a tiré en public, une fois par erreur en manipulant une arme dans un restaurant, une autre fois d'agacement, à travers le toit ouvrant d'une voiture.
Tout au long de cette descente aux enfers, le beau gosse auréolé de gloire se transforme peu à peu en une silhouette raidie, arrivant aux audiences le regard fixe pour éviter de croiser l'oeil inquisiteur des nombreuses caméras.
D'autres facettes de l'homme s'éclairent pendant le procès en première instance, qui s'étale de mars à octobre 2014. Terriblement émotif, l'ex-champion fond en larmes ou vomit à plusieurs reprises. Il adopte souvent l'attitude de l'enfant buté, refusant d'admettre ses responsabilités.
Effondré, il s'excuse auprès des parents de sa victime, mais soutient jusqu'au bout qu'il a tiré sans s'en rendre compte, dans la panique, sans avoir l'intention de tuer quiconque.
A la barre, en juin 2016, un psychologue mandaté par la défense décrit "un homme brisé", qui souffre d'un syndrome sévère de dépression.
"On peut dire à coup sûr que sa chute a été terrible", ajoute le psychologue, quelques jours avant que l'ancien athlète défile, sur ses moignons, devant la juge pour gagner sa sympathie.
Lâché par ses sponsors, privé de revenus sportifs, l'ancien champion, qui a finalement écopé vendredi d'une peine de prison de 13 ans, est ruiné, au point d'avoir dû vendre sa maison pour payer ses avocats.
Il lui reste, dernier lien avec sa vie antérieure, la solidarité du clan familial.
Sa fragilité mentale, surmontée grâce à la réussite sportive, n'est pas sans lien avec l'histoire de sa vie.
Le petit Oscar est né en 1986 avec des pieds, mais sans péroné. A l'âge de 11 mois, ses parents décident de le faire amputer juste en dessous des genoux. Il grandit ensuite avec l'idée d'être un gamin comme les autres, accro au water-polo, au cricket et à la boxe.
Mais le décès de sa mère, l'année de ses 15 ans, est un nouveau traumatisme. L'année suivante, après une grave blessure au rugby, il découvre pourtant l'athlétisme. Et il n'a pas encore 18 ans qu'il glane déjà ses premières médailles mondiales, dans la catégorie des amputés des deux jambes.
Peu à peu, ses performances, son ambition et sa volonté le poussent à demander son admission dans les compétitions pour valides. Sa participation aux Jeux olympiques de 2012 sera l'apogée d'un destin hors normes.
Sa course parmi les valides aux Jeux olympiques de Londres signe le sommet de la carrière de ce sportif sud-africain mythique, sextuple champion paralympique en athlétisme. Cette même année, le magazine américain Time le classe parmi les cent personnalités les plus influentes: "Il est la définition même de l'inspiration mondiale".
Les sponsors se bousculent pour faire signer des contrats à celui que l'on surnomme "Blade Runner", le "coureur aux lames", en référence à ses prothèses de carbone en forme de pattes de félin.
Il est jeune, beau, riche et admiré.
Sept mois plus tard, dans la nuit du 13 au 14 février 2013, le miroir se brise.
Par cette chaude nuit d'été austral, Pistorius tire quatre balles à travers la porte fermée des toilettes de sa chambre. Il tue sa nouvelle conquête, la mannequin Reeva Steenkamp, qui passait la nuit chez lui à Pretoria. Pour sa défense, il affirme qu'il croyait faire feu sur un cambrioleur.
Amour, gloire et fortune: tous les ingrédients sont réunis pour que, dès le lendemain du meurtre, la machine médiatique s'empare de ce drame hors du commun, survenu qui plus est en pleine nuit de la Saint-Valentin.
On scrute les faiblesses de l'idole déchue. On le découvre immature, colérique, paranoïaque.
On décortique sa passion pour les armes à feu. La justice enquête sur deux incidents récents où il a tiré en public, une fois par erreur en manipulant une arme dans un restaurant, une autre fois d'agacement, à travers le toit ouvrant d'une voiture.
Tout au long de cette descente aux enfers, le beau gosse auréolé de gloire se transforme peu à peu en une silhouette raidie, arrivant aux audiences le regard fixe pour éviter de croiser l'oeil inquisiteur des nombreuses caméras.
D'autres facettes de l'homme s'éclairent pendant le procès en première instance, qui s'étale de mars à octobre 2014. Terriblement émotif, l'ex-champion fond en larmes ou vomit à plusieurs reprises. Il adopte souvent l'attitude de l'enfant buté, refusant d'admettre ses responsabilités.
Effondré, il s'excuse auprès des parents de sa victime, mais soutient jusqu'au bout qu'il a tiré sans s'en rendre compte, dans la panique, sans avoir l'intention de tuer quiconque.
A la barre, en juin 2016, un psychologue mandaté par la défense décrit "un homme brisé", qui souffre d'un syndrome sévère de dépression.
"On peut dire à coup sûr que sa chute a été terrible", ajoute le psychologue, quelques jours avant que l'ancien athlète défile, sur ses moignons, devant la juge pour gagner sa sympathie.
Lâché par ses sponsors, privé de revenus sportifs, l'ancien champion, qui a finalement écopé vendredi d'une peine de prison de 13 ans, est ruiné, au point d'avoir dû vendre sa maison pour payer ses avocats.
Il lui reste, dernier lien avec sa vie antérieure, la solidarité du clan familial.
Sa fragilité mentale, surmontée grâce à la réussite sportive, n'est pas sans lien avec l'histoire de sa vie.
Le petit Oscar est né en 1986 avec des pieds, mais sans péroné. A l'âge de 11 mois, ses parents décident de le faire amputer juste en dessous des genoux. Il grandit ensuite avec l'idée d'être un gamin comme les autres, accro au water-polo, au cricket et à la boxe.
Mais le décès de sa mère, l'année de ses 15 ans, est un nouveau traumatisme. L'année suivante, après une grave blessure au rugby, il découvre pourtant l'athlétisme. Et il n'a pas encore 18 ans qu'il glane déjà ses premières médailles mondiales, dans la catégorie des amputés des deux jambes.
Peu à peu, ses performances, son ambition et sa volonté le poussent à demander son admission dans les compétitions pour valides. Sa participation aux Jeux olympiques de 2012 sera l'apogée d'un destin hors normes.