Primo, pour une question de susceptibilité. Si Chehata débarque au Maroc, ça sera certainement avec son staff technique. Car les succès de la sélection égyptienne sur la scène continentale ont été l’œuvre de tout le staff technique et non pas du seul Hassan Chehata. Un staff égyptien à la tête du Onze national ne peut être du goût des cadres du terroir qui seront mis sur la touche. D’aucuns ne manqueraient pas d’avancer que ç’a été toujours ainsi avec des sélectionneurs étrangers. Des entraîneurs européens ou latino-américains, et non pas arabes ou africains, et c’est là la différence qui risque de provoquer des susceptibilités.
Secundo, calquer un modèle n’est pas une garantie de réussite. Si l’Egypte a remporté la Coupe d’Afrique des nations trois fois d’affilée sous la houlette de Hassan Chehata, cela ne signifie pas que l’équipe nationale peut faire de même sous la conduite du bonhomme. De par le passé, le Onze marocain a souvent été coaché par des sélectionneurs de renom, de la trempe de Henri Michel, de Humberto Coelho ou encore de l’infortuné Roger Lemerre, qui ont tout gagné auparavant, mais uniquement du vide avec l’EN. Les succès égyptiens s’expliquent par le grand intérêt accordé à la CAN. Il y a tout un travail qui s’opère afin que l’équipe soit fin prête lors du rendez-vous continental. Le technicien tunisien Youssef Zouaoui considère que si la sélection égyptienne affiche sa suprématie, désormais outrageuse, sur la scène africaine, c’est qu’elle se prépare sur la durée. Son programme ne se limite pas à la manière de négocier un match des éliminatoires, mais comment franchir avec succès six rencontres du tournoi pour remporter le sacre.
Toujours d’après Zouaoui, ex-sélectionneur de la Tunisie, les choses se passent autrement pour les sélections maghrébines qui axent leurs préparations sur les matches des éliminatoires où l’équipe dispose d’un temps de récupérer et de se remettre en course en cas de ratage.
Hormis ce facteur, il y a aussi l’intérêt accordé aux grands clubs égyptiens. Des clubs structurés qui savent garder leurs meilleurs éléments et qui, par conséquent, jouent toujours les premiers rôles dans des compétitions africaines. Des internationaux donc habitués aux joutes continentales pour qui la CAN est un remake des matches qu’ils disputent avec leurs clubs en Ligue des champions ou en Coupe de la CAF. Approche qui n’existe plus dans notre football, ce qui n’est pas fait pour arranger les choses de n’importe quel sélectionneur national dont le nom sera divulgué au mois de juin prochain.
Tertio : Si Hassan Chehata ne devrait pas entraîner l’équipe du Maroc, c’est que le bonhomme est lié tout simplement par un contrat en bonne et due forme avec la Fédération égyptienne et ce, jusqu’en 2014.