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Pour ce derby du groupe B de la CAN-2017 au Gabon, le milieu tunisien Naïm Sliti, marié à une Algérienne, avait annoncé la couleur la veille en conférence de presse: "C'est déjà la guerre", avait-il prévenu... dans un large sourire.
De fait, si la rivalité sportive existe, les deux pays entretiennent de très bonnes relations de voisinage, entre "frères maghrébins".
A Tunis, au crépuscule d'une journée d'hiver, les cafés ont fait le plein, comme à Bab Souika, fief traditionnel du club de l'Espérance sportive.
Professeur de sport, Houssem Akrimi est lui supporteur de l'autre grande équipe tunisoise, le Club Africain. Mais il a mis cette rivalité locale de côté pour venir suivre le derby maghrébin avec des amis du quartier.
"Les Algériens ont plusieurs absents, notamment leur gardien M'Bohli. Ça va faire 2-1 pour nous", prophétise-t-il dans la fumée des cigarettes et narguilés.
Dans le même temps, dans le centre d'Alger, plusieurs milliers de supporteurs des Fennecs se sont rassemblés devant un écran géant, malgré le froid glacial.
La sélection algérienne se charge de les réchauffer à la faveur de 20 premières minutes convaincantes.
"S'ils continuent sur cette lancée, ils vont finir par marquer. Ils jouent mieux que contre le Zimbabwe (2-2)", se félicite Ahmed Melloul, un employé municipal.
A l'inverse, à Tunis, la crispation a gagné l'assistance et certains replongent dans leurs cartes.
Progressivement, les Aigles de Carthage reprennent toutefois le jeu en main, tandis que les passants s'agglutinent derrière les bâches du café.
Mais les attaquants tunisiens se montrent inefficaces, à l'image du match inaugural face au Sénégal (0-2).
"C'est pas vrai, on va perdre!", râle Houssem Akrimi, avant d'ajouter: "Mais si c'est l'Algérie qui passe, tant pis, je les soutiendrai. Pour la plupart des Tunisiens, après leur pays, c'est l'Algérie".
A la pause, 0-0. Farid Abachi, le patron du café, veut quand même y croire. "Avec la CAN, les affaires marchent pas mal. Mais c'est surtout pour la Tunisie. Il faut gagner et aller en finale", insiste-t-il.
Dans la capitale algérienne, Nourredine Abdi, 54 ans, fait en revanche la moue. "Les Tunisiens ont repris confiance", note-t-il.
A la reprise, c'est en effet à Tunis que surgissent les cris de joie: un centre de Msakni est contré dans ses propres filets par le capitaine algérien Mandi.
Les clameurs redoublent avec le penalty obtenu par Wahbi Khazri et transformé par Naïm Sliti.
Debout sur sa chaise, un fan exulte: "One, two, three viva... Tunisie!".
Un frisson parcourt l'assistance sur la réduction tardive du score par l'Algérie. Sans conséquence.
Devant l'écran géant d'Alger, Djamel, un jeune technicien du froid, a d'ailleurs déjà rendu les armes depuis plusieurs minutes: "C'est fini, les carottes sont cuites. Je rentre chez moi".
"Bye, bye la CAN", ironisent certains... sur l'air du fameux "One, two, three". Fair-play, un jeune supporteur des Fennecs lance lui un "Vive la Tunisie!", tout en agitant le drapeau algérien.
A plusieurs centaines de kilomètres de là, Mourad Gharbi jubile en revanche. "C'était un bon match. On remercie l'équipe. Ils ont joué avec le coeur", dit-il, avant de quitter le café de Bab Souika.