"Les avions militaires russes ont visé toute la nuit et jusqu'au matin plusieurs régions d'Idleb", province du nord-ouest de la Syrie contrôlée par une alliance de rebelles et de jihadistes, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
"Dans le même temps, l'armée de l'air du régime a bombardé les quartiers Est d'Alep", deuxième ville de Syrie divisée entre secteurs gouvernementaux et rebelles.
Après une pause d'un mois, le régime de Bachar al-Assad a repris mardi sa campagne de bombardement sur le secteur rebelle de l'ex-capitale économique de Syrie, le jour même de l'annonce par Moscou d'une nouvelle offensive, officiellement contre les jihadistes d'Idleb et de Homs (centre).
Les raids russes ont été menés à partir du porte-avions Amiral Kouznetsov, arrivé la semaine dernière au large des côtes syriennes pour renforcer le dispositif militaire russe dans ce pays déchiré par la guerre depuis 2011.
Moscou mène depuis plus d'un an une opération en soutien aux forces du régime du président Bachar al-Assad.
Washington, qui soutient la rébellion dite modérée et a souvent accusé Moscou de viser les insurgés anti-régime sous couvert de bombarder les jihadistes, a condamné des frappes "inexcusables".
Moscou a réagi en dénonçant une "rhétorique" basée sur des "mensonges".
Alep est un enjeu majeur tant pour le régime que pour les insurgés, qui s'affrontent depuis 2011 dans une guerre ayant fait plus de 300.000 morts et entraîné la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Plus de 250.000 habitants sont assiégés depuis pratiquement quatre mois dans le secteur rebelle d'Alep. Jeudi dernier, l'ONU avait averti que les dernières rations alimentaires étaient en train d'être distribuées aux habitants d'Alep-Est où l'aide n'a pas pu être acheminée depuis la mi-juillet.
Par ailleurs, descentes dans les cafés internet, interdiction de quitter la ville et nouveaux points de contrôle: les jihadistes ont isolé Raqa du monde extérieur afin de cacher l'avancée de l'alliance kurdo-arabe vers leur principale place forte en Syrie.
L'accès à l'information était déjà extrêmement restreint pour les plus de 300.000 habitants de Raqa depuis la prise de contrôle de cette ville du nord-est par le groupe Etat Islamique (EI) en janvier 2014.
Mais la chape de silence s'est encore alourdie depuis le début, le 5 novembre, de l'offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS) appuyées par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis.
"En raison des restrictions très dures imposées par Daech (acronyme arabe de l'EI) sur internet et les antennes satellitaires, il est très difficile de savoir ce qui se passe réellement dans la bataille pour Raqa", témoigne Moussa, 31 ans.
L'AFP a pu établir le contact avec lui et d'autres habitants, qui usent tous des pseudonymes pour éviter des représailles, par l'intermédiaire de "Raqqa is being Slaughtered Silently" (RBSS - Raqa est massacré en silence).
Cette organisation est l'une des rares à maintenir le lien entre la ville et le monde extérieur, avec notamment l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).