Nouvelles arrestations dans le cadre de l’enquête de Manchester

Le père et le frère du kamikaze arrêtés en Libye


Vendredi 26 Mai 2017

Les enquêteurs britanniques progressaient jeudi dans le démantèlement du réseau jihadiste qui a aidé l'auteur de l'attentat de Manchester, avec deux nouvelles arrestations, mais ont regretté des fuites dans les médias américains qui "nuisent" à leurs efforts.
Jeudi matin, deux nouvelles arrestations ont eu lieu dans la région de Manchester (nord-ouest), ce qui "porte à huit le nombre d'hommes en garde à vue" dans le cadre de l'enquête sur l'attentat qui a visé un concert pop lundi soir, faisant 22 morts et 64 blessés, a annoncé la police.
Une femme qui avait été arrêtée lors de perquisitions mercredi soir à Blackley, un quartier du nord de Manchester, "a été libérée sans charge".
Dans le même temps, la police antiterroriste britannique a regretté la "divulgation non autorisée" d'informations notamment aux Etats-Unis sur l'attentat, commis par Salman Abedi, un jihadiste britannique d'origine libyenne de 22 ans et revendiqué par le groupe Etat islamique, jugeant que cela "nuisait" à l'enquête.
Des images de la police britannique reproduites par le New York Times montrent un détonateur que le kamikaze aurait tenu dans sa main gauche, des morceaux de métal et des vis jonchant le sol taché de sang, ainsi que des fragments d'un sac à dos bleu déchiqueté.
Ces éléments, analysés par des artificiers interrogés par le quotidien, permettent de déduire que la bombe était "puissante, dotée d'une charge ultra-rapide, mais aussi que les morceaux de métal ont été disposés avec soin et méthodiquement" pour faire le maximum de dégâts.
Des premières fuites d'éléments de l'enquête dans des médias américains avaient déjà suscité l'exaspération de la ministre de l'Intérieur Amber Rudd.
Jeudi, la BBC a affirmé que la police de Manchester avait cessé de transmettre des informations sur l'enquête aux autorités américaines suite à ces fuites.
A Tripoli, les services de sécurité libyens ont arrêté mardi un frère puis mercredi le père de Salman Abedi.
Le frère, qui a revendiqué son appartenance à l'EI, "était au courant du projet d'attentat" perpétré lundi à Manchester. Hachem Abedi "a indiqué qu'il appartenait à l'EI avec son frère Salman Abedi (...) et a reconnu qu'il était présent en Grande-Bretagne au cours de la période de préparation de l'attentat", a affirmé la Force de dissuasion, qui fait office en Libye de police loyale au gouvernement d'union nationale (GNA).
L'attentat a été commis à l'issue d'un concert de la chanteuse pop américaine Ariana Grande. En le revendiquant, l'EI a menacé de perpétrer d'autres attaques.
Hachem Abedi, né en 1997, "était surveillé depuis un mois et demi" en Libye et "les équipes d'enquêteurs ont fourni des renseignements selon lesquels il préparait un acte terroriste dans la capitale Tripoli", a ajouté la Force de dissuasion.
Un proche de la famille habitant à Manchester a déclaré à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que Salman Abedi s'était rendu en Libye peu avant l'attentat et avait regagné la Grande-Bretagne quatre jours avant.
Le chef de la police de Manchester, Ian Hopkins, a dit que l'enquête portait "clairement" sur un réseau autour du kamikaze, né dans cette ville de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi.
Le bilan de l'attentat pourrait s'aggraver: une vingtaine des 64 blessés hospitalisés -dont douze ont moins de 16 ans- restaient en soins intensifs mercredi soir.
Les morts ont été identifiés et leurs proches prévenus, a déclaré la police, précisant qu'un policier se trouvait parmi eux. Dans cette liste figure Saffie Rose Roussos, huit ans, la plus jeune victime connue.
Une minute de silence devait être observée dans tout le Royaume-Uni jeudi à 11H00 (10H00 GMT), jour où la campagne pour les élections législatives du 8 juin devait reprendre.
Ariana Grande, qui devait se produire jeudi et vendredi soir à Londres, a interrompu sa tournée jusqu'à début juin.
A Stockholm, une minute de silence puis une autre d'applaudissements ont été observées avant le coup d'envoi de la finale de l'Europa League, remportée par Manchester United contre l'Ajax Amsterdam (2-0).
"Si on pouvait échanger, évidemment, la vie des victimes contre cette coupe, on le ferait immédiatement", a déclaré l'entraîneur du club de Manchester, Jose Mourinho, après le match.
Les supporteurs à Manchester se sont eux rassemblés dans les pubs pour suivre la finale: "Aujourd'hui, ce sera comme d'habitude. On va soutenir notre équipe. On va défier les terroristes!", a déclaré Sam Trefla, 52 ans, à l'AFP.


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