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M. Kartoumi indique, à ce propos, que le directeur du marché tronque les bilans établis par les commerçants et les agriculteurs. A titre d'exemple, la pomme enregistrée à 7 dirhams à l'entrée du marché, est déclarée à 2.50 DH dans les bilans. Kartoumi explique que ces fausses déclarations sont une manœuvre de la part de la direction pour dissimuler l'augmentation des recettes du marché en cas d'application des tarifs légaux. Aujourd'hui chaque véhicule est censé s'acquitter d'un droit d'entrée qui oscille entre 3000 et 5000 DH, au lieu de 800 DH mis en application avant le 8 septembre dernier.
Mais comment se fait-il que pareilles données aient été falsifiées sachant que le marché dispose d'un système de gestion informatisé censé gérer les transactions et en contrôler la validité et la pertinence?
Le marché de gros des fruits et légumes de Casablanca accueille, en effet, quotidiennement entre 500 à 900 véhicules selon les saisons. Ces derniers doivent d'abord déclarer leurs marchandises à l'entrée. Ils doivent également se soumettre à l'obligation de pesage dont s'acquitte une grande balance électronique reliée au système informatique central. La marchandise est pesée après réception de la déclaration du commerçant contenant le détail de tous les produits transportés. Une fois la marchandise pesée, le commerçant passe à la caisse. Il paie l'équivalent de 7% de la valeur globale des produits : 6% pour les caisses de la commune urbaine et 1% est encaissé par les mandataires des carreaux.
Par contre, ceux qui possèdent un magasin sont exonérés de payer le 1%. Une fois les démarches accomplies, une copie est confiée à un préposé administratif chargé de vérifier la conformité des déclarations du chauffeur avec son chargement et une autre copie est gardée par les agents de contrôle des entrées, comme document matériel, en plus de la saisie informatique.
Par la suite, chaque chauffeur remet le récépissé de son admission à l'entrée au mandataire. Celui-ci doit valider ce dépôt par une estampille certifiée que le chauffeur doit présenter au contrôleur au moment où il quitte le marché.
Tout cela paraît normal. Mais derrière ces formalités administratives se cache un jeu de fausses déclarations et de malversations constatées par voie de justice. Selon les personnes interrogées par la BNJP et le juge d'instruction Sarhane, la tricherie prend plusieurs formes. Au niveau de l'enregistrement des camions, les enquêtes ont démontré que sur dix camions dûment enregistrés sur le réseau informatique, 1, 2, voire 3 sont régulièrement manquants sur les livres comptables du trafic journalier. En ce qui concerne l'enregistrement des marchandises, les enquêtes ont dévoilé que des cas de camions transportant des cargaisons chères comme les fraises, les cerises, les pêches ou les kiwis ont été déclarées et enregistrées comme contenant des navets ou au mieux, des pommes de terre.
Comment peut-on expliquer cela? Les préposés à la gestion du marché, auditionnés par la BNPJ et le juge d'instruction, invoquent des pannes généralisées et répétitives du système informatique qui les auraient contraints à ne plus se fier qu'aux manuscrits. Des écrits qu'ils se sont empressés soit de garder, soit de faire disparaître. Toujours est-il que cet alibi a été balayé par des techniciens chargés de la maintenance de ce système informatique qui compte pas moins de 49 ordinateurs et deux serveurs centraux. Ils démentent donc toute probabilité de panne de nature à bloquer de manière continue le fonctionnement normal du système ainsi l'enregistrement et le traitement des données. Il y a donc anguille sous roche. Seule une expertise technique permettra de percer le mystère.