Son dernier album «Ghir lik» ne déroge pas à la règle, bien qu’il ait demandé des mois de travail. On y perçoit une maturité artistique et une élaboration autrement plus conséquente en ce sens que l’album a été travaillé de façon intégrée, peut-être pour en assurer un maximum de succès.
Nouri s’était éclipsé pendant quatre ans en raison du «manque de motivation et d’encouragement», mais il s’est décidé à retourner sur la scène pour adresser un message à ses admirateurs et prouver qu’il est toujours là, même si les organisateurs de festivals ne daignent pas l’inviter.
Composé de huit chansons, le nouvel album est d’une grande richesse au niveau rythmique et mélodique et c’est lui qui l’a composé entièrement. Il reprend, cependant sa chanson fétiche « Lbareh » que le public aime beaucoup et chante au diapason.
Nouri qui est ignoré des organisateurs des festivals au Maroc est très sollicité à l’étranger, ce qui le rend davantage amer. Il a été invité par l’Union européenne et a donné 17 spectacles qui ont connu un vif succès. C’est également lui qui était derrière la création du Festival de Chefchaouen mais au lieu de le maintenir en tant que directeur technique de ce Festival, l’Agence de développement des provinces du Nord, l’a évincé et depuis, il est devenu un simple invité comme les autres.
Par ailleurs, Nouri se distingue dans la composition de musiques de film. De même il compose pour les autres et se penche actuellement sur la composition d’une chanson pour Asmaa El Jabri, la Marocaine qui s’est distinguée dans l’émission «Super Star» et une autre chanson de style khaliji dont il n’a pas encore trouvé l’interprète.
Auteur, compositeur et chanteur, Nouri est imbu de jazz et de rythmes sud-américains sans oublier l’andalou et le gharnati qui finissent toujours par trouver une place dans ses compositions.
Nouri n’aime pas la facilité qu’offrent les moyens techniques et technologiques d’aujourd’hui. La composition de sa formation en dit long sur cette orientation vers la musique bien élaborée qui laisse s’exprimer chaque instrument. La quasi-totalité des musiciens qui l’accompagnent sont d’un certain âge, des musiciens qui ont vécu les succès des années soixante et 60 et 70 et qui sont portés pour la plupart aujourd’hui sur le jazz et la fusion.
Il avait pourtant abandonné une vie beaucoup plus aisée, artistiquement s’entend, en France et avait opté pour le retour dans son pays. C’est un artiste qui s’est sacrifié à un moment où la scène marocaine, à la différence d’aujourd’hui, était pratiquement sclérosée.
Aujourd’hui que les choses commencent à bouger, il faudrait lui rendre justice non par complaisance mais parce qu’il mérite la plus grande attention, car il est l’un des chanteurs compositeurs les plus doués actuellement.