Nouveaux pourparlers de paix sur la Syrie à Genève

L'EI pilonne la ville de Daïr-az-Zour


Mardi 16 Mai 2017

L'ONU ouvre aujourd’hui à Genève un nouveau cycle de négociations pour mettre fin à la guerre en Syrie, déjà éclipsé par des pourparlers parallèles menés par la Russie, l'Iran et la Turquie ainsi que par les défaites rebelles à Damas.
En six ans, le conflit d'une violence inouïe a causé la mort d'au moins 320.000 personnes, chassé des millions de Syriens de leurs foyers et détruit l'économie et les infrastructures de ce pays du Proche-Orient.
Les efforts pour y mettre fin se mènent désormais sur deux circuits concurrents: le processus politique formel se déroule au siège de l'ONU à Genève depuis 2014 tandis que des pourparlers parallèles se tiennent depuis janvier à Astana au Kazakhstan à l'initiative de la Turquie, soutien des rebelles, de la Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad.
Depuis l'élection de Donald Trump comme président, les Etats-Unis, qui appuient les rebelles, se sont mis en retrait du processus de paix qu'ils présidaient auparavant avec la Russie.
L'ONU cherche aujourd'hui à rester par tous les moyens dans la course après l'important accord signé à Astana le 4 mai et qui prévoit de créer des "zones de désescalade" en Syrie pour limiter l'effusion de sang.
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord il y a une semaine, les combats ont diminué dans plusieurs régions du pays.
Mais à Damas, qui n'est pas incluse dans l'accord, le gouvernement syrien a réussi à obtenir l'évacuation des rebelles de trois quartiers qu'ils détenaient depuis quatre ans. Il est maintenant en passe de reprendre le contrôle total de la capitale syrienne.
S'adressant aux journalistes la semaine dernière à Genève, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a souligné le fait que le nouveau cycle de pourparlers sera "plutôt court" --quatre jours-- afin de "battre le fer tant qu'il est chaud".
"La réunion d'Astana à laquelle nous avons participé activement a donné des résultats extrêmement et potentiellement prometteurs. Nous voulons lier autant que possible ces résultats avec l'horizon politique", a-t-il précisé.
Plusieurs sessions de négociations sous l'égide de l'ONU n'ont abouti à aucun résultat, même si lors de la dernière réunion, les participants se sont enfin mis d'accord pour discuter de quatre thèmes: la gouvernance, une nouvelle Constitution, les élections et la lutte contre le "terrorisme".
Malgré la "valeur symbolique puissante que représentent (les négociations de Genève), elles ne progressent pas de manière visible", remarque Aron Lund, chercheur à la Fondation Century, un centre de réflexion basé aux Etats-Unis.
"Dans la pratique, le processus de Genève a été largement éclipsé par celui d'Astana, au moins jusqu'à présent", ajoute-t-il.
La délégation du régime sera conduite, comme depuis le début, par l'ambassadeur syrien aux Nations unies Bachar al-Jaafari.
Celle de l'opposition représentée par le Haut comité des négociations (HCN) basé à Riyad, sera menée par Nasr al-Hariri et Mohammad Sabra.
Le HCN persiste à demander le départ de Bachar al-Assad comme préalable à la transition politique, ce qu'exclut le régime.
"Dans sa forme, le processus de Genève tourne autour de cette impasse", souligne à l'AFP M. Lund.
"L'effet principal de lier la paix à la transition a pour effet de marginaliser l'ONU à Genève et de faire que l'attention se tourne vers Astana", estime-t-il.
Par ailleurs, d'intenses pilonnages déclenchés par les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) ont fait au moins sept morts dimanche soir à Daïr-az-Zour, ville de l'est de la Syrie dont plusieurs quartiers sont encore tenus par les troupes du régime de Bachar al Assad, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les djihadistes ont continué de pilonner lundi les quartiers contrôlés par l'armée, a ajouté l'OSDH.
L'EI occupe la majeure partie de la province de Daïr-az-Zour, hormis une partie de la ville du même nom et une base aérienne proche. Les djihadistes assiègent les quartiers aux mains de l'armée depuis près de deux ans.
Le régime syrien et son allié russe ont effectué des largages aériens réguliers dans la zone assiégée, afin de venir en aide aux 200.000 habitants soumis à des pénuries de vivres et de médicaments.


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