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Dans ce labyrinthe, la cité ocre semble constituer un carrefour, des cultures, des civilisations et des générations… Marrakech s’érige, dans ces carnets du pèlerin, une fois de plus, en centre du monde. Un point de départ vers des horizons nouveaux. Et aussi un point de chute. C’est une fenêtre à travers laquelle le poète/voyageur aime et découvre le monde. Dans ce contexte, la liberté est un acte et non seulement un sentiment, le poète s’en saisit et en fait une philosophie. La ville mythique qui ne manquera jamais de se présenter à ses fidèles passionnés, cette beauté éternelle et ce doux visage souriant, est pour Yassin Adnan un lieu fétiche qui l’incite au départ certes, mais qui l’attire pour le chérir de retour.
De Paris à Bruxelles, de Cordoue à San Francesco, d’Abu Dhabi à Alger, de Stockholm à Amsterdam… De nouvelles histoires avec des personnages tour à tour réels et imaginaires, de nouveaux lieux, à des temps divers. Une fluidité narrative rend compte de «vies contiguës» dans des séquences cohérentes, des corpus vivants et des univers attractifs. Un retour vers ceux et celles qui ont fait l’histoire des lieux ponctue et parsème le fleuve narratif et poétique de Yassin Adnan. Rares ceux qui peuvent raconter des histoires avec une certaine poésie. Et l’on fait la rencontre d’écrivains, chanteurs, poètes, rois, ministres… une richesse de ceux et celles qui sèment la joie, l’allégresse et font la vie un peu partout dans ce monde qui chavire. De René Soumik, un poète irakien d’origine juive au célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich, du sociologue et romancier marocain Abdelkebir Khatibi à la diva arabe Faïrouz, du chanteur et musicien américain Bob Dylan à l’écrivain de tous les temps James Joyce et du chanteur belge Jacques Brel au poète aux souffles infinis Abou Tayeb Moutanabi… Un voyage dans la toponymie, mais aussi dans le monde des sommités intellectuelles.
Yassin Adnan rappela de fort belle manière à ses lecteurs un autre beau conteur/narrateur qu’est Paolo Coelho dans son recueil de paraboles «Maktub». «Le voyageur songe à sa propre vie. Comme toute existence, elle est faite des fragments de tout ce qui lui est arrivé : les situations qu’il a vécues, des extraits de livres qu’il n’a pas oubliés, les enseignements de son maître, des histoires que lui ont contées un jour ses amis, des réflexions sur son époque et sur les rêves de sa génération … Et il s’efforce de comprendre sa propre construction spirituelle», lit-on dans Maktub. Voilà donc un voyage poétique qui raconte des voyages réels, imaginaires dans les mots, le temps, l’espace et l’écriture…
«A Paris,
Je ressemblais plutôt à un
seigneur aux cheveux blonds
On m’appela Comte de …
(je ne sais quoi)
A Bruxelles,
Je vivais dans l’âme d’un
guitariste dans un métro
A Cordoue,
Je ne pouvais être qu’un verger verdoyant
Puis, à Grenade, une fontaine
Et en Islande
Lorsque des fumées grises se sont envolées aux clairs cieux
J’étais ce volcan secouant des rivières de glace ... »
Les “carnets du voyageur”
(daftaru l3aber)