Des journalistes, des avocats et des policiers sont au nombre des suspects visés par des mandats d'arrêt.
Le président Recep Tayyip Erdogan accuse le prédicateur de vouloir mettre en place en Turquie un "Etat parallèle" appuyé sur un réseau de partisans dans la justice, la police et les médias, et de chercher à le renverser.
Un tribunal a délivré en décembre 2014 un mandat d'arrêt contre Fethullah Gülen, réfugié aux Etats-Unis depuis 1999 et accusé par les autorités turques de diriger une organisation criminelle.
Lundi, la police turque a interpellé 105 personnes soupçonnées d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
Les suspects, parmi lesquels se trouvent des dirigeants de l'entreprise de construction Dumankaya et des employés de Bank Asia, un important établissement bancaire mis sous tutelle par le gouvernement l'année dernière, ont été placés en garde à vue, a précisé Anatolie.
Au total, 140 personnes accusées d'"appartenir à une organisation terroriste" et de "financer le terrorisme" sont visées par un mandat d'arrêt dans le cadre d'une enquête baptisée "Assistance" et menée par la brigade financière de la sûreté d'Istanbul.
Les enquêteurs les soupçonnent d'avoir apporté un soutien financier d'environ 50 millions de livres turques (plus de 15 millions d'euros) entre 2004 et 2015 au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen.
Parmi les personnes interpellées lundi figurent deux membres du conseil d'administration de l'entreprise de construction Dumankaya Insaat, Halit Dumankaya et Semih Serhat Dumankaya, a rapporté Anatolie.
"Depuis le jour où elle a été fondée, Dumankaya a scrupuleusement respecté toutes ses obligations légales et financières", a réagi l'entreprise dans un communiqué.
Depuis maintenant deux ans, les autorités turques ont multiplié les purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites contre les proches de la nébuleuse Gülen et ses intérêts financiers.
Au début du mois, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées au cours d'une vaste opération menée dans 22 provinces du pays.
Le mois dernier, le quotidien Zaman, considéré comme étant proche de l'imam Gülen, a été également placé sous tutelle, provoquant l'inquiétude en Europe et aux Etats-Unis.
La rivalité entre les deux hommes, autrefois alliés, a éclaté au grand jour en 2013 lorsque des policiers et des magistrats considérés par le pouvoir comme des sympathisants de Gülen ont lancé une enquête pour corruption visant l'entourage du président turc.
Depuis, des milliers d'officiers de police, de magistrats et de juges ont été limogés ou transférés vers d'autres services pour leurs liens présumés avec le prédicateur.