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Nous sommes heureux que nos amis espagnols du PSOE en particulier aient contribué à permettre à l’Espagne de faire preuve d’ une intelligence stratégique dans la lecture des mutations survenues dans la région

Driss Lachguar dans un entretien avec ABC à la veille de la visite de Pedro Sanchez au Maroc


Rachid Meftah
Jeudi 7 Avril 2022

Nous sommes heureux que nos amis espagnols du PSOE en particulier aient contribué à permettre à l’Espagne de faire preuve d’ une intelligence stratégique dans la lecture des mutations survenues dans la région
Le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachguar, a eu un entretien avec le quotidien espagnol ABC.

Interrogé sur l’évaluation du parti autour de la position espagnole à l’égard de la question du Sahara marocain, il a estimé qu’il ne s’agit pas d’un changement ou d’un revirement comme l’ont qualifié d’aucuns mais bel et bien d’un développement de la position officielle de l’Etat espagnol à travers ses structures sécuritaires depuis l’ère franquiste, développement progressif partant de sa conception du séparatisme que Madrid soutenait par ce qui se disait la neutralité passive et aboutissant au final à la décision d’assumer les responsabilités historiques et morales vis-à-vis d’un Etat voisin en lui apportant, dans le cadre du processus de correction des erreurs du passé, sont soutien à la solution proposée par le Maroc, eu égard au liens stratégiques solides qui lient les deux pays. Ainsi, souligne-t-il, le développement positif de la position espagnole favorisera l’ouverture d’une nouvelle page du partenariat appelé à se fructifier davantage entre les deux peuples frères.

« D’ailleurs nous avons qualifié cette nouvelle position, dès sa formulation, comme un développement très important », a-t-il indiqué, tout en développant que comme l’a dit tout récemment, la décision de l’Etat espagnol est un autre pas sur la voie entamée depuis plus de 14 ans lorsque le Gouvernement espagnol avait salué le plan d’autonomie présente par le Maroc en tant que contribution précieuse à la résolution de ce conflit qui très longtemps perduré.

A la question «que s’est-il produit, d’après vous pour que l’Espagne change ses positions historiques ?», le Premier secrétaire de l’USFP s’est dit convaincu que ce fut là, un développement dans la position et non pas un changement ou un revirement. A ce propos, il a mis en relief la clairvoyance et l’audace politique qui ont triomphé en faveur des intérêts des deux pays.

« Nous sommes heureux que nos amis espagnols, du Parti socialiste ouvrier en particulier, aient parvenu à dépasser le legs franquiste et à tourner la page impérialiste, car les leaders socialistes en Espagne sont fin connaisseurs de l’histoire et des considérants de conflit, de même qu’ils sont conscients que le développement, la stabilité et la sécurité profitent essentiellement à l’humain, et l’humain, ici, c’est cet ensemble de filles et de fils du Sahara marocain et de toute la population qui jouit pleinement du climat de stabilité, de sécurité et de progrès que connaît la totalité des régions du sud marocain, a-til abondé, en réaffirmant qu’il considère que l’Espagne a eu l’intelligence stratégique dans sa lecture des mutations survenues en Méditerranée, ce qui l’a conduit à opter pour le bon côté de l’histoire, ouvert sur l’avenir, la prospérité et la paix.

« Le pas franchi par l’Espagne est important mais pas crucial car au final rien n’a changé. Mais alors pour quelle raison le Maroc se félicite de ce geste de l’Espagne alors que la position des Nations unies n’a connu aucun changement, telle a été la teneur de ce questionnement avancé par le journaliste d’ABC auquel a répondu Driss Lachguar en mettant en avant que bien au contraire, la position de l’opinion publique internationale et des organisations internationales, y compris les Nations unies a considérablement évolué, que ce soit en Amérique, en Europe, en Afrique ou en Asie. « Et nous avons été heureux de voir l’Espagne se joindre à cet élan. Nous sommes fiers de ce qu’a réalisé notre pays et aspirons aux développements qui seront réalisés à l’avenir », a souligné le leader ittihadi, en précisant que les Marocains aiment l’Espagne et sont fiers de l’histoire culturelle, économique et sociale commune. C’est pour cette raison, a-t-il poursuivi que le pas espagnole trouve toute son importance. Cela a un double avantage, d’une part la prise de conscience par les dirigeants espagnols de la grande valeur de la question du Sahara et de l’intégrité territoriale pour les Marocains, direction et peuple, et l’autre part l’occasion de la reprise des rapports entre les deux Etats et les deux peuples.
Je me demande pourquoi cette irrationalité à l’égard de l’Espagne alors que la même position est adoptée par la France, l’Allemagne et bien plus par les USA, les pays membres de la Ligue arabe et de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine qui reconnaissent la marocanité du Sahara
Driss Lachguar a expliqué, làdessus, que la position de l’Espagne se distingue de celles d’autres pays, d’autant que c’est un trait d’union capital avec l’Union européenne et que ce pays est bien au fait des multiples données relatives aux territoires marocains du sud et qu’il est membre du groupement des amis du Sahara dont l’avis est toujours pris en compte lors des discussions aux Nations Unies.

D’autre part, le média a posé la question, quelque peu saugrenue, de savoir s’il y a eu un accord préalable par les deux parties engageant le Maroc à renoncer à l’ouverture des barrières de Sebta et Mellilia chaque fois que survient un malentendu avec l’Espagne, le dirigeant du Parti des forces populaires a souligné que le Maroc n’ouvre aucune barrière et ni ne néglige jamais la sécurité de ses citoyens et des Africains qui traversent son territoire.

Le Maroc, a-t-il tenu à préciser, n’est plus un territoire de transit mais plutôt un refuge sûr pour les émigrants africains, syriens et autres… Ce qui s’est passé a été un fait navrant qui s’explique par l’absence de communication entre les deux parties et la rupture de la coordination entre elles.

Le Maroc, a-t-il développé à ce sujet par ailleurs crucial et sensible, prend en charge la protection de toute l’Europe et non seulement de l’Espagne qui est également considéré comme un pays de transit pour un grand nombre d’émigrants. Cette charge a toujours été coûteuse matériellement et moralement pour le pays, Gouvernement et peuple confondus.

De ce fait, « l’Europe se doit de clarifier ses positions à ce sujet et fournir les moyens nécessaires à cette action », a relevé Lachguar, rappelant que la lettre du chef de l’Etat marocain, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, adressé au sommet de l’Union africaine et l’Union européenne a été limpide quant à la conception du Maroc de la problématique de l’émigration et son action en faveur de conditions humaines et d’approches réalistes.

Faisant allusion à la perte subie par Madrid du fait de sa nouvelle orientation concernant le dossier du Sahara marocain ayant suscité l’ire de l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur, quelques jours plus tard le média espagnol, ABC s’est interrogé si le leader ittihadi marocain ne pense pas que le coût pour l’Espagne en est exorbitant. Celui ci a répondu que tout au contraire, c’est l’occasion pour le régime algérien de dépasser les erreurs du passé et de orienter vers l’avenir. « Je me demande pourquoi cette irrationalité à l’égard de l’Espagne alors que la même position est adoptée par la France, l’Allemagne et bien plus par les USA, les pays membres de la Ligue arabe et de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine qui reconnaissent la marocanité du Sahara. 

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de réaction de l’Algérie à leur égard ? Pourquoi cette surenchère autour de l’Espagne ? », a clamé Driss Lachguar avant d’observer que l’Algérie aurait dû suivre l’Espagne dans sa position courageuse, sage et réaliste et œuvrer, par là à faire du bassin méditerranéen un havre de paix et de future commun.

Enfin, interpellé sur les bases sur lesquelles sont supposées fondées les relations entre le Maroc et l’Espagne, le Premier secrétaire de l’USFP a insisté sur la confiance et le respect mutuels car « nous sommes amenés à œuvrer de concert car les mutations et les bouleversements géostratégiques nous imposent de bien identifier avec précision nos amis. Cela n’admet pas d’erreurs car nous ne voulons pas multiplier les fronts ni délaisser l’essentiel pour tout Etat, à savoir favoriser la paix, la stabilité, la prospérité de ses citoyens », a-t-il conclu.

Rachid Meftah


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