Nos footballeurs nous viennent d’ailleurs pour nous qualifier à la CAN : Nos footballeuses nous faussent compagnie pour d’autres cieux

La fuite des muscles se conjuguent au féminin. Si le phénomène avait envahi le secteur de l’athlétisme féminin national avec la naturalisation de plusieurs de nos filles surtout en Europe, cette fois ce sont trois footballeuses de l’équipe nationale accompagnées de l’entraîneur adjoint qui se sont envolées vers les Emirats arabes unis le 4 octobre dernier pour jouer sous les couleurs de ce pays dans les compétitions asiatiques. Les trois joueuses évoluaient au sein du club du Chabab Atlas Khénifra. Selon des sources proches du club, il s’agit de la gardienne de but du Onze national Khadija Oussat, d’Aicha Barbou, de Wafa Nachi et bien sûr de Fama Al Fawki qui serait, selon nos sources, à l’origine de cette opération.
Tout a été soigneusement préparé à tel point que même les parents n’ont été mis au courant que lorsque toute la procédure a été faite.  Les trois joueuses auraient été contactées lors de leur présence dans la capitale pour une concentration de l’équipe nationale. Tout s’est fait dans le grand secret pour l’acquisition des visas et des procédures avec l’ambassade des Emirats par le biais d’un manager étranger venu spécialement réaliser la transaction. Le montant de ce « transfert », qui n’a bénéficié ni au club des trois joueuses ni à la sélection féminine nationale, n’est pas connu mais des sources bien informées en contact avec les joueuses ont confirmé à «Libé » que les joueuses ont obtenu un passeport émirati provisoire de six mois en attendant leur naturalisation.
Selon les mêmes sources, une coquette somme d’argent a été offerte aux joueuses marocaines et à l’ex-entraîneur adjoint qui serait en connivence avec l’entraîneur national émirati. Les joueuses auraient déjà donné satisfaction puisqu’elles auraient joué trois matchs sous les nouvelles couleurs. Les trois joueuses auraient embarqué le 4 octobre dernier via l’aéroport Mohammed V vers les Emirats arabes unis. Une quatrième joueuse de Sidi Moumen devait être parmi le contingent, mais les dirigeants du club sont intervenus en dernière minute pour empêcher la fuite d’une jeune joueuse de 21 ans.
Pendant ce temps, la fameuse Commission centrale  qui mène le bateau du foot féminin national à la dérive ne s’était souciée de rien  dormant comme à l’accoutumée sur ses deux oreilles. Le bouquet est que les trois joueuses figurent sur la liste des convoquées à la toute dernière concentration au moment où elles évoluaient sous d’autres cieux et sous d’autres couleurs.
A signaler que deux autres joueuses (Aziza Rabah du CAK et Ghislaine Chebbak du Club municipal de Laâyoune) avaient quitté le pays pour aller évoluer en championnat égyptien toujours sous le regard indifférent de notre valeureuse fédé et la complicité de certains membres du staff technique. C’est dire l’anarchie et l’improvisation où baigne la balle ronde féminine.
Réveillée de son profond sommeil, la Commission centrale s’est réunie et aurait décidé de radier à vie les quatre joueuses. Une vraie mascarade. Si l’on n’opère pas de grands changements dans ce secteur, l’hémorragie se poursuivra certainement et nos meilleurs sportifs et sportives iront trouver leur salut sous d’autres cieux.