Pour elle, c'est le problème des réalisateurs qui doivent, au contraire, savoir puiser dans le talent de l'acteur et mettre en valeur ses qualités artistiques. Qu'un réalisateur soit convaincu que cette actrice est destinée à des rôles bien définis, signifie que ce metteur en scène n’est pas en mesure de chercher de nouveaux talents. D’où l'absence quasi-totale d’une direction artistique chez la plupart des réalisateurs dont certains sont, comme dit Nora, de simples "machines à calculer" et qui nuisent, de ce fait à l'art au Maroc, surtout au cinéma et à la télévision.
Ces frustrations et déceptions finissent toujours par réorienter Nora Skalli vers sa vocation première, le théâtre surtout qu'elle écrit et interprète en même temps. Sa formation à l'ISADAC, son niveau intellectuel et son désir d’exprimer son talent dictent à Nora son envie de retrouver les planches de temps à autre. Et à ce niveau-là, elle a bien réussi. Pour preuve, les pièces théâtrales qu'elle a jouées, qui ont fait l'objet de tournées avec succès. En fait, le thermomètre pour les gens du théâtre, c'est celui de la réaction du public qui permet de juger la valeur d'un travail artistique. Dans les grandes villes, Casablanca et Rabat surtout, la perception risque d’être entachée en l'absence de transparence dans les relations et la prédominance des considérations matérielles.
On reconnaît et on admire ce que fait Nora Skalli au niveau du théâtre, mais l'on aurait aimé la voir dans des films, d’autant plus qu’elle jouit d’un grand potentiel inexploré.