Plus que prévisibles, les élections législatives se sont déroulées dans un climat d’indifférence générale. L’Algérien ordinaire a manifestement boudé les urnes. Message des plus clairs aux décideurs qui avaient surtout misé sur un taux de participation élevé. Les citoyens se sont rendu donc compte de l’inutilité d’un vote aberrant. Avec un fauteuil présidentiel qui n’est plus fonctionnel depuis des années, comment peut-on compter sur une institution taillée sur mesure pour «le parti unique»?
Si l’on ajoute à cela l’absence de toute valeur ajoutée de l’assemblée générale pendant les deux derniers mandats, l’on saura que désormais les décideurs feront face directement aux revendications sociales et politiques des citoyens. Plus de relais, ni d’intermédiaires, l’assemblée générale est désormais dans l’illégitimité populaire totale. Les dernières manifestations en Kabylie contre la loi de Finances, les protestations de la banlieue d’Alger, la hausse des prix des produits de base, sans oublier le décès du journaliste Mohamed Tamalt, entre les mains de ses «bourreaux» sont autant d’indicateurs sur une situation générale fragile voire à haut risque.
Et dans les rares articles réservés à ce no-event, la presse internationale semble sceptique. France Inter à titre d’exemple est claire : «Ce sont des législatives dans un pays de la gérontocratie […] Alors que le président Abdelaziz Bouteflika est malade depuis longtemps, la question de sa succession se pose et surtout celle du renouvellement du personnel politique ».
Pour boucler la boucle, le pays est étouffé par une nomenclature d’un certain âge. Pas moins de 24 ministres du gouvernement Sellal ont plus de 60 ans ! La moyenne d’âge est de 62 ans, alors qu’un Algérien sur deux a moins de 30 ans. Une image malheureuse d’une Algérie malade et qui refuse toute rémission.