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Sur la Corée du Nord ou l'Iran, ses formules percutantes font mouche. Nikky Haley s'impose de plus en plus comme la voix de la diplomatie américaine et vole la vedette au secrétaire d'Etat, le très discret Rex Tillerson.
Difficile de jauger qui de l'ambitieuse ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies ou de l'ex-patron du géant pétrolier ExxonMobil a davantage l'oreille de Donald Trump. Mais c'est Nikki Haley, 45 ans, qui occupe le devant de la scène, comme l'a montré la crise nord-coréenne.
La Corée du Nord réalise son plus puissant essai nucléaire? "Trop c'est trop", Pyongyang "ne demande qu'une chose, la guerre!", lance-t-elle devant le Conseil de sécurité, poussant pour des sanctions draconiennes.
Rex Tillerson, 65 ans, dont l'une des dernières déclarations marquantes visait à constater une certaine "retenue" nord-coréenne --c'était avant l'explosion de cette bombe--, semble lui aux abonnés absents, occupé dit-on par les inondations dans son Texas natal.
Invisible à la Maison Blanche où s'affichent les "militaires" de l'équipe de sécurité nationale, absent des médias, il ne publie même pas un communiqué.
Tout juste fait-il savoir qu'il a parlé à plusieurs homologues. "Contrairement à ses prédécesseurs, le secrétaire d'Etat pense que la diplomatie doit être menée dans les coulisses.
Nous voulons être efficaces, pas tout étaler sur la place publique", théorise-t-on dans son entourage pour justifier le profil bas du département d'Etat, où plusieurs postes-clés sont toujours vacants depuis l'élection de Donald Trump. Résultat: Nikki Haley, qui ne s'embarrasse pas de telles précautions, est seule en piste, ou presque. L'ambassadrice "est la personnalité américaine la plus influente en politique étrangère", estime un haut responsable européen demandant à ne pas être identifié.
On lui prête des ambitions présidentielles, et plus une semaine ne passe sans que Washington bruisse de rumeurs sur son arrivée imminente au département d'Etat en lieu et place de Rex Tillerson.
Elle-même a confié à CNN que le poste de chef officiel de la diplomatie lui avait été initialement proposé par le président américain fraîchement élu: elle a décliné, dit-elle, invoquant son inexpérience internationale d'alors.
Mais elle accepte d'aller faire ses classes à l'ONU à condition, assure-t-elle, de "pouvoir dire ce que je pense" et de ne "pas être une potiche".
Au siège des Nations unies, à New York, où elle officie avec rang de ministre --c'est la seule--, Nikki Haley a le sens de la mise en scène. Elle vient seule au pupitre devant les médias lorsque ses homologues sont flanqués de conseillers, et ménage ses effets à la table du Conseil de sécurité.
Comme lundi, lorsque la diplomate a attendu la fin d'une énième session d'urgence sur la Corée du Nord pour un coup d'éclat: annoncer une nouvelle et très prochaine résolution de sanctions.
Sur le dossier iranien, elle est aussi en première ligne. Alors que M. Tillerson ne cache pas des "divergences de vues" avec M. Trump qui avait promis, avant son élection, de "déchirer" l'accord nucléaire de 2015, Mme Haley a publiquement déroulé cette semaine un argumentaire clé en main sur lequel le président pourra s'appuyer s'il décide, mi-octobre, de remettre en question le texte. "On ne met pas du rouge à lèvres sur un cochon", a-t-elle résumé pour dénoncer un accord jugé mauvais --faisant bondir les partisans du texte, nombreux à Washington. A droite, on applaudit volontiers une telle fermeté.
"Pour de nombreux Etats voyous à travers le monde", Nikki Haley "est de plus en plus la voix de l'Amérique, une voix forte et claire", a salué la vice-présidente du groupe de réflexion conservateur American Enterprise Institute, Danielle Pletka.
En août, alors en visite à Vienne à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour s'enquérir du respect par Téhéran de ses obligations, Mme Haley était intervenue par communiqué en plein débat à New York sur les Casques bleus au Liban. Pro-israélienne, son leitmotiv était d'obtenir un renforcement du mandat de l'ONU face au Hezbollah à la frontière libano-israélienne. En vain. Peu importe, semble-t-il, pour l'ex-gouverneure de Caroline du Sud d'origine indienne, qui a occupé l'espace médiatique et souligné la politique américaine au Moyen-Orient.
"Elle n'a pas une épaisseur diplomatique énorme mais a un nez politique. Elle choisit ses dossiers, ses combats, et laisse ses collaborateurs s'occuper du reste", note-t-on dans certaines capitales européennes.
Pour des critiques plus virulents, "elle est déconnectée de la réalité" avec des positions ultra-conservatrices. "Elle est comme Trump, un bouledogue" avec un physique plus séducteur, souligne l'un d'eux sous couvert d'anonymat.
Difficile de jauger qui de l'ambitieuse ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies ou de l'ex-patron du géant pétrolier ExxonMobil a davantage l'oreille de Donald Trump. Mais c'est Nikki Haley, 45 ans, qui occupe le devant de la scène, comme l'a montré la crise nord-coréenne.
La Corée du Nord réalise son plus puissant essai nucléaire? "Trop c'est trop", Pyongyang "ne demande qu'une chose, la guerre!", lance-t-elle devant le Conseil de sécurité, poussant pour des sanctions draconiennes.
Rex Tillerson, 65 ans, dont l'une des dernières déclarations marquantes visait à constater une certaine "retenue" nord-coréenne --c'était avant l'explosion de cette bombe--, semble lui aux abonnés absents, occupé dit-on par les inondations dans son Texas natal.
Invisible à la Maison Blanche où s'affichent les "militaires" de l'équipe de sécurité nationale, absent des médias, il ne publie même pas un communiqué.
Tout juste fait-il savoir qu'il a parlé à plusieurs homologues. "Contrairement à ses prédécesseurs, le secrétaire d'Etat pense que la diplomatie doit être menée dans les coulisses.
Nous voulons être efficaces, pas tout étaler sur la place publique", théorise-t-on dans son entourage pour justifier le profil bas du département d'Etat, où plusieurs postes-clés sont toujours vacants depuis l'élection de Donald Trump. Résultat: Nikki Haley, qui ne s'embarrasse pas de telles précautions, est seule en piste, ou presque. L'ambassadrice "est la personnalité américaine la plus influente en politique étrangère", estime un haut responsable européen demandant à ne pas être identifié.
On lui prête des ambitions présidentielles, et plus une semaine ne passe sans que Washington bruisse de rumeurs sur son arrivée imminente au département d'Etat en lieu et place de Rex Tillerson.
Elle-même a confié à CNN que le poste de chef officiel de la diplomatie lui avait été initialement proposé par le président américain fraîchement élu: elle a décliné, dit-elle, invoquant son inexpérience internationale d'alors.
Mais elle accepte d'aller faire ses classes à l'ONU à condition, assure-t-elle, de "pouvoir dire ce que je pense" et de ne "pas être une potiche".
Au siège des Nations unies, à New York, où elle officie avec rang de ministre --c'est la seule--, Nikki Haley a le sens de la mise en scène. Elle vient seule au pupitre devant les médias lorsque ses homologues sont flanqués de conseillers, et ménage ses effets à la table du Conseil de sécurité.
Comme lundi, lorsque la diplomate a attendu la fin d'une énième session d'urgence sur la Corée du Nord pour un coup d'éclat: annoncer une nouvelle et très prochaine résolution de sanctions.
Sur le dossier iranien, elle est aussi en première ligne. Alors que M. Tillerson ne cache pas des "divergences de vues" avec M. Trump qui avait promis, avant son élection, de "déchirer" l'accord nucléaire de 2015, Mme Haley a publiquement déroulé cette semaine un argumentaire clé en main sur lequel le président pourra s'appuyer s'il décide, mi-octobre, de remettre en question le texte. "On ne met pas du rouge à lèvres sur un cochon", a-t-elle résumé pour dénoncer un accord jugé mauvais --faisant bondir les partisans du texte, nombreux à Washington. A droite, on applaudit volontiers une telle fermeté.
"Pour de nombreux Etats voyous à travers le monde", Nikki Haley "est de plus en plus la voix de l'Amérique, une voix forte et claire", a salué la vice-présidente du groupe de réflexion conservateur American Enterprise Institute, Danielle Pletka.
En août, alors en visite à Vienne à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour s'enquérir du respect par Téhéran de ses obligations, Mme Haley était intervenue par communiqué en plein débat à New York sur les Casques bleus au Liban. Pro-israélienne, son leitmotiv était d'obtenir un renforcement du mandat de l'ONU face au Hezbollah à la frontière libano-israélienne. En vain. Peu importe, semble-t-il, pour l'ex-gouverneure de Caroline du Sud d'origine indienne, qui a occupé l'espace médiatique et souligné la politique américaine au Moyen-Orient.
"Elle n'a pas une épaisseur diplomatique énorme mais a un nez politique. Elle choisit ses dossiers, ses combats, et laisse ses collaborateurs s'occuper du reste", note-t-on dans certaines capitales européennes.
Pour des critiques plus virulents, "elle est déconnectée de la réalité" avec des positions ultra-conservatrices. "Elle est comme Trump, un bouledogue" avec un physique plus séducteur, souligne l'un d'eux sous couvert d'anonymat.