Trahison de son ancienne éminence grise, inculpation d'un proche ayant dirigé le renseignement intérieur sous son mandat, nouveaux épisodes sur le financement de ses campagnes en 2007 et 2012 : depuis lundi, les obstacles se sont accumulés à vitesse accélérée.
Les éditorialistes français commentaient mercredi "l'odeur de soufre" entourant l'ancien président, 61 ans, jugeant à l'instar du quotidien conservateur Le Figaro que ces déboires vont apporter "de l'eau au moulin de tous ses concurrents".
Le contexte est déjà tendu pour le candidat à la primaire de la droite des 20 et 27 novembre, qui peine à rattraper son retard face à son principal rival, Alain Juppé, 71 ans. Selon le dernier sondage publié mardi, l'ancien Premier ministre l'emporterait largement au second tour, avec 59% des voix.
L'enjeu du scrutin est de taille : compte tenu de l'impopularité record de la gauche au pouvoir depuis cinq ans et de ses querelles internes, le gagnant de la primaire du parti Les Républicains a toutes les chances, selon les sondages, de se retrouver au second tour de la présidentielle face à la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen.
Son homme de confiance, l'ex-chef du renseignement intérieur Bernard Squarcini, a été inculpé mercredi dans une affaire de trafic d'influence. Un autre ponte de la police judiciaire parisienne pendant son mandat, Christian Flaesch, placé en garde à vue avant d'être relâché mardi soir, devrait prochainement être convoqué par les juges d'instruction.
Squarcini est cité dans une autre enquête concernant des accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, sur laquelle la justice française se penche depuis 2013.
Dans cette dernière affaire, un élément clé a été transmis à la justice, a révélé mardi une source proche de l'enquête : le carnet d'un ex-dignitaire du régime libyen de Mouammar Kadhafi qui mentionne une série de versements au profit de Nicolas Sarkozy au moment de la présidentielle de 2007.
Dernière épine dans le pied cette semaine : la diffusion d'une émission télévisée consacrée à l'enquête sur le financement illégal de sa campagne perdue en 2012 face à François Hollande, affaire pour laquelle il est mis en examen (inculpé).
Dans cette émission de France 2, dont un extrait a déjà été diffusé, un ex-responsable des meetings de campagne affirme que Sarkozy était au courant du système de fausses factures mis en place pour masquer le dépassement des plafonds de campagne. L'intéressé a toujours démenti.
Selon le politologue Pascal Perrineau, ces déboires peuvent avoir deux conséquences : un aspect négatif "où les gens se disent +Il n'y a pas de fumée sans feu+" et un aspect "positif où Nicolas Sarkozy va tenter de jouer la victimisation" sur le thème +Tout le monde m'en veut, le pouvoir judiciaire, les médias, mes anciens collaborateurs".
Ces dernières semaines, le candidat à la primaire, qui mène tambour battant une campagne très à droite, a provoqué plusieurs polémiques, en minorant le rôle de l'Homme dans le dérèglement climatique ou encore en assurant que toutes les personnes naturalisées Françaises devaient renoncer à leurs origines au profit des "ancêtres gaulois".