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Ney, aux portes du Panthéon du foot brésilien

Samedi 5 Août 2017

Présenté comme le nouveau Pelé depuis son plus jeune âge, Neymar est la seule véritable star actuelle du football brésilien, mais il est encore trop tôt pour dire s'il entrera dans la cour des très grands du pays du "futebol".
A 25 ans, "Ney" espère franchir un nouveau palier au Paris Saint-Germain, sortant de l'ombre de Messi pour tenter de succéder à Kaka, dernier Brésilien lauréat du Ballon d'or, en 2007.
"En France, Neymar pourra jouer un vrai rôle de protagoniste. Ce sera son grand test, plus encore que quand il est parti du Brésil pour jouer en Europe", a estimé Joao Carlos Assunçao, dans un éditorial publié dans le quotidien sportif Lance.
"Il ne sera dans l'ombre de personne et ce changement d'air lui permettra de grandir et d'être enfin un candidat au Ballon d'or", a-t-il conclu.
S'il ne jouait pas toujours les premiers rôles à Barcelone, Neymar est le leader incontesté en équipe nationale, avec qui il est déjà entré dans l'histoire en remportant il y a un an le seul titre qu'il manquait au Brésil: la médaille d'or olympique, à Rio de Janeiro.
Phénomène de précocité, il est à 25 ans le quatrième meilleur buteur de la Seleçao, avec 52 buts en 77 matches.
A trois unités de Romario, le jeune attaquant doit encore cravacher pour battre le record du Roi Pelé (77 buts), mais a déjà dépassé des légendes comme Bebeto ou Jairzinho.
Mais contrairement à ces derniers, Neymar n'a pas encore brandi une Coupe du monde, trophée qui lui permettrait de s'assurer définitivement une place de choix dans le panthéon du foot brésilien.
En 2010, le crack n'avait que 18 ans, mais ses dribbles faisaient déjà des ravages sous le maillot de Santos. Malgré la clameur populaire, Dunga ne l'a pas convoqué pour le Mondial sud-africain.
Quatre ans plus tard, Neymar est attendu comme la grande star de "sa" Coupe du monde, au Brésil, mais une blessure au dos brise son rêve en quarts de finale, après un début de tournoi plutôt réussi.
Cette blessure évite qu'il soit marqué au fer rouge comme ses coéquipiers humiliés lors du fatidique 7-1 contre l'Allemagne en demi.
Vu son jeune âge, il lui reste encore au moins deux Coupes du monde pour remettre le Brésil au sommet et conquérir définitivement le coeur des supporters.
Cela pourrait arriver dès l'année prochaine, en Russie, où une Seleçao revigorée par le nouveau coach Tite fait figure de sérieux candidat au titre. Sous les ordres du nouveau sélectionneur, il a inscrit cinq buts et donné six passes décisives en six matches.
Mais pour entrer définitivement dans l'histoire du foot brésilien, il lui faut plus que des titres ou des buts à la pelle.
"Neymar n'a pas le talent pour enchanter les masses en dehors du terrain comme il le fait avec le ballon. Il est plus fort en marketing qu'en charisme naturel", déplore la chroniqueuse Marilia Ruiz dans un éditorial publié dans le journal O Estado de Sao Paulo.
Idole des jeunes, "Ney" fait le bonheur de millions d'internautes en étalant son train de vie bling-bling sur les réseaux sociaux, mais il lui manque ce supplément d'âme qui a fait la gloire de légendes comme Garrincha, le héros populaire par excellence.
 Même s'il peut raisonnablement espérer dépasser Ronaldo au second rang du classement des buteurs de la Seleçao (67), il lui sera difficile de supplanter le "Fenomeno" dans le coeur des supporters.
Son retour triomphal lors du titre mondial de 2002 après une grave blessure en fait un personnage à part de l'histoire du foot.
A Neymar d'écrire sa propre histoire, en brillant sous le maillot parisien, où il doit troquer le numéro 11 du Barça pour le 10 de Pelé, dont il a déjà hérité avec la Seleçao.

Clause libératoire

Neymar a formalisé son départ du FC Barcelone au terme d'une journée de suspense, jeudi, en payant directement au club les 222 millions d'euros de "clause libératoire" prévus dans son contrat, selon un communiqué du Barça.
"Cet après-midi, les représentants légaux de Neymar Jr. se sont rendus aux bureaux du club et ont réalisé le paiement des 222 millions d'euros représentant l'indemnisation de rupture unilatérale et sans raison du contrat unissant les deux parties", a annoncé le Barça, quelques heures après le refus de la Ligue espagnole de valider le paiement.
Le club indique qu'il "enverra à l'UEFA tous les détails de cette opération afin de déterminer les responsabilités disciplinaires émanant de ce cas".
Le joueur de 25 ans reprend ainsi sa liberté pour pouvoir rejoindre l'équipe du Paris Saint-Germain.

 

Mercato des stars : Un effet domino après le séisme Neymar

Le transfert record de Neymar au Paris SG pour 222 millions d'euros risque de bouleverser le relatif équilibre entre les places fortes du foot européen, déterminées à répliquer dans le mercato des "stars", avec comme cible principale la pépite monégasque Kylian Mbappé.
Au-delà de son impact médiatique planétaire, le séisme Neymar est en passe de livrer une secousse encore plus importante: le coup d'envoi d'un jeu de chaises musicales entre les têtes d'affiche des principaux clubs européens, à l'image d'un FC Barcelone affaibli et à la recherche désormais d'un nouvel élément pour ne pas laisser un de ses concurrents pour la Ligue des champions se renforcer à son détriment.
Si les puissants clubs anglais ont déjà dégainé dans ce mercato animé, comme Manchester United (Romelu Lukaku, Nemanja Matic,...), Manchester City (Benjamin Mendy, Bernado Silva, Kyle Walker...) ou Chelsea (Alvaro Morata, Tiémoué Bakayoko), les autres cadors comme le Real Madrid ou le Barça n'ont pas encore commencé leur course aux armements, hormis quelques renforts d'appoint.
L'impressionnant recrutement de l'AC Milan, géant endormi en quête de renouveau, ou le joli coup du Bayern Munich avec la star colombienne James Rodriguez (prêté par le Real), réalisés avant le coup de tonnerre Neymar, restent sans commune mesure avec ce qui devrait suivre.
Après la star brésilienne, c'est désormais Kylian Mbappé (18 ans), révélation internationale du premier semestre 2017, qui serait sur le départ selon le quotidien L'Equipe dans son édition de jeudi. Nouvel épisode d'une saga prête à prendre la succession du feuilleton Neymar, une fois celui-ci achevé.
Car une semaine après l'annonce du quotidien sportif espagnol Marca qui assurait qu'un "accord de principe" avait été conclu entre Monaco et le Real Madrid pour un transfert estimé à 180 millions d'euros, démenti dans la foulée par le club monégasque, un élément donne plus de poids à l'hypothèse d'un envol à l'étranger.
Selon L'Equipe, le clan du joueur français, lassé d'attendre une contre-proposition de son club formateur pour une prolongation de contrat dans la Principauté, et déçu de voir des joueurs-clés (Silva, Mendy, Bakayoko) de l'effectif partir les uns après les autres, est décidé à donner une nouvelle orientation à sa carrière, à un an du Mondial-2018.
Le Real Madrid semble le mieux placé, même si Barcelone, Manchester City et Liverpool, qui ont fait des approches via leurs techniciens respectifs Pep Guardiola et Jürgen Klopp, ne le lâchent pas d'une semelle.
"Ce n'est pas moi qui prend ces décisions, mais Mbappé a un gros potentiel, il n'y a pas beaucoup de jeunes joueurs comme lui", avait expliqué le capitaine du Real Sergio Ramos jeudi dernier.
"C'est l'argent qui fait bouger les choses dans le football, les gens peuvent payer ce qu'ils veulent et s'il veut venir à Madrid, les portes sont grandes ouvertes", a-t-il poursuivi, alors que le club merengue a besoin de recruter en attaque après le départ d'Alvaro Morata.
Le Barça, qui devrait prochainement avoir des centaines de millions d'euros à dépenser, est-il condamné à tenter le coup pour atténuer la gronde des "socios" ?
Selon le quotidien espagnol Mundo Deportivo, le Brésilien Philippe Coutinho (Liverpool) et la jeune pépite française Ousmane Dembélé (Dortmund) sont les cibles privilégiées du Barça pour l'après-"MSN" (Messi-Suarez-Neymar), tandis que les médias italiens ont fait état d'approches pour l'Argentin Paulo Dybala (Juventus Turin).
Mais face à de telles OPA hostiles, comment vont réagir Liverpool, qui n'a a priori pas besoin de liquidités au regard des revenus astronomiques de la Premier League, la Juventus, qui s'est déjà séparée de Leonardo Bonnuci, ou Dortmund, qui n'est pas à l'abri de perdre également son buteur Pierre-Emerick Aubameyang ?
En piquant à leur tour le meilleur joueur d'un de leurs rivaux via une proposition financière impossible à refuser? "L'effet domino" provoqué par la "Bombe N", comme le titre la Gazetta dello Sport en Une, ne fait sans doute que commencer.


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