La France pourra demander la "remise temporaire" de Salah Abdeslam avant son transfert définitif de Belgique pour permettre son interrogatoire et sa mise en examen, a déclaré vendredi le ministre français de la Justice. L'avocat de Salah Abdeslam, dernier rescapé présumé des commandos djihadistes du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, a annoncé jeudi que son client, actuellement incarcéré à la prison de Bruges, serait remis aux autorités françaises "d'ici quelques semaines".
Salah Abdeslam fait également l'objet d'une procédure en Belgique pour la fusillade survenue le 15 mars lors d'une perquisition policière à Forest, dans l'agglomération bruxelloise, au cours de laquelle l'un de ses complices présumés, Mohamed Belkaïd, a été abattu. "Son maintien en détention dans le cadre de la procédure belge suspend la remise de Salah Abdeslam aux autorités françaises, mais n'en remet pas en cause le principe", souligne Jean-Jacques Urvoas dans un communiqué.
Australie
Les binationaux condamnés pour des faits relevant du terrorisme pourront être privés de la nationalité australienne, a annoncé vendredi le ministre de l'Immigration, Peter Dutton. "Il y a un prix important à payer quand on est impliqué dans des activités terroristes et qu'on possède la double nationalité", a-t-il déclaré, s'adressant à la presse à Melbourne.
En France, le président François Hollande a renoncé fin mars à cette mesure proposée après les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts. La réforme, qui supposait une révision de la Constitution, devait être votée dans les mêmes termes par les deux Chambres, ce qui s'est avéré impossible. Deux cents suspects jugés menaçants ont été recensés en Australie et une centaine sont allés combattre en Syrie dans les rangs d'organisations telles que l'Etat islamique, a poursuivi Peter Dutton. Les services de renseignement travaillent en outre sur 400 cas "hautement prioritaires", a ajouté le ministre.