Le contrôleur de l'Etat, qui supervise les politiques du gouvernement, s'apprête à publier un rapport sur la conduite de cette guerre, ont rapporté les médias.
Il est très défavorable au Premier ministre, au ministre de la Défense Moshe Yaalon et au chef d'état-major de l'époque, Benny Gantz, selon des fuites dans la presse.
En l'état actuel, le rapport de Yossef Shapira, non définitif, critique le fait que les trois hommes auraient mené la guerre sans associer le cabinet de sécurité, dit la presse.
Il montrerait aussi du doigt de sérieux manquements dans la préparation de l'armée, en particulier face à la menace des tunnels.
Les tunnels servant à s'infiltrer en Israël avaient été l'une des armes les plus efficaces des combattants palestiniens pendant la guerre de juillet-août 2014.
Ils sont au coeur d'une nouvelle montée des tensions le long de la frontière de la bande de Gaza. L'armée israélienne traquant les tunnels sur la frontière a essuyé une douzaine de tirs de mortier depuis mercredi et répondu par des tirs de chars et des raids aériens. Il s'agit de l'affrontement le plus grave depuis 2014.
Dans un tel contexte, des personnes ayant consulté le texte du contrôleur de l'Etat le considèrent "bien plus sévère" que le rapport Winograd qui avait analysé les manquements de la guerre au Liban de l'été 2006, écrit le quotidien Yedioth Ahronoth, hostile à M. Netanyahu.
Elles y voient une "bombe à retardement politique", présentant la guerre de Gaza en 2014 "comme un grave échec", ajoute le journal.
Le rapport du contrôleur d'Etat n'a pas encore été publié, mais une version aurait été distribuée cette semaine à M. Netanyahu et aux membres du cabinet de sécurité de l'époque. Il a déjà provoqué des passes d'armes par presse interposée.
Des proches de M. Netanyahu l'ont dénoncé comme un rapport "pas sérieux" et "puant la politique politicienne" de la part d'un contrôleur de l'Etat qui avait déjà publié deux rapports désavantageux pour le Premier ministre juste avant les législatives de mars 2015.
Les fuites ont provoqué la colère du contrôleur. Il a exigé des explications et demandé "au Premier ministre et au procureur général Avichai Mandelblit d'examiner comment l'un de ceux qui ont consulté le projet (de rapport), classifié top secret, l'ont fait fuiter", a dit à l'AFP son porte-parole Shlomo Raz.