Ne pas prendre un crâne pour le ballon: le défi des technologies “ligne de but”


AFP
Lundi 20 Mai 2013

Ne pas prendre un crâne pour le ballon: le défi des technologies “ligne de  but”
Si le football dispose désormais de systèmes permettant de détecter automatiquement un but, les concepteurs de ces technologies ont dû faire preuve d’imagination pour éviter quelques pièges, à commencer par ne pas confondre le crâne d’un joueur et le ballon.
C’est un but refusé à tort à l’attaquant anglais Frank Lampard face à l’Allemagne, en huitième de finale de la Coupe du monde 2010, qui a incité le président de la Fifa Sepp Blatter à pousser pour que les sacro-saintes règles du jeu intègrent désormais la possibilité de recourir à la technologie sur la ligne de but.
Le souhait du patron du foot mondial deviendra concret lors de la Coupe des Confédérations au Brésil le mois prochain, où le système allemand GoalControl-4D, qui a décroché le contrat pour le Mondial-2014, se “rodera” en traquant en permanence le ballon via ses 14 caméras haute définition déployées dans chaque stade.
Un système fiable, précis et capable d’alerter l’arbitre qu’un but a été marqué dans la seconde où le ballon a franchi la ligne, voilà les conditions à remplir par tout candidat à l’obtention d’une licence de la Fifa.
Quatre fournisseurs jusqu’à présent ont passé avec succès toutes les étapes, mais d’autres se sont heurtés à la réalité du terrain. “Nous avons testé les premiers systèmes début 2011, il y avait de bonnes idées mais force était de constater qu’aucun n’était prêt alors”, explique Martin Camenzind, ingénieur à l’EMPA, l’institut de technologie suisse mandaté par la Fifa pour contrôler leur efficacité.
Ces bonnes idées se divisent en deux catégories: les unes avec des caméras couvrant le stade, les autres basées sur un champ électromagnétique avec un ballon doté d’une puce ou d’une antenne. Via une montre, l’arbitre est alerté s’il y a but.
Mais à l’évidence, selon cet expert en électricité, “certains avaient surtout conçu leur système en laboratoire sans le tester intensivement sur un terrain: des concepteurs étaient très étonnés quand nous avons procédé à des tests sur le terrain devant le siège de la Fifa un jour où la luminosité variait. Ils nous disaient qu’il y avait trop de lumière, puis qu’il n’y en avait pas assez”.
“Parmi les premiers systèmes testés, il arrivait que certains signalent un but quand une personne se trouvait dans le but parce que ses cheveux ras faisaient penser à la forme d’un ballon”, raconte encore Martin Camenzind.
Un ballon blanc sur fond blanc, un deuxième ballon sur le terrain, de la fumée, un objet métallique près du but, des lasers et des télécommandes dans le stade... Les chercheurs suisses ont imaginé toutes sortes de scénarios pour vérifier que les solutions proposées étaient bien infaillibles.
C’est un orage qui a montré qu’il pouvait troubler les solutions basées sur un champ magnétique. “Un jour, le tonnerre grondait pas très loin de là et la décharge électromagnétique de l’éclair a perturbé le système, qui a détecté un but”, se souvient l’ingénieur.
Selon Martin Camenzind, l’idéal serait de combiner les deux technologies, car toutes deux ont leurs bons et moins bons côtés.
“Le système électromagnétique impose d’avoir un ballon spécial. Le risque est que la technologie à l’intérieur du ballon se casse ou que la puce connaisse des problèmes”, pointe le scientifique. “Le système à base de caméras, lui, peut servir aussi pour avoir des ralentis et des preuves. Mais les caméras ne voient que ce qu’elles peuvent voir, et s’il y a trop de joueurs dans le champ de vision, le système éprouve des difficultés”.
Le championnat anglais, qui instaurera la technologie sur la ligne de but la saison prochaine en Premier League, a retenu HawkEye, un système britannique faisant appel aux caméras et dont une autre version est utilisée depuis plusieurs années dans le tennis.
Technologie ou pas, l’arbitre sera toujours le seul juge, au final, à accorder un but.


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