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Nancy Florence Savard: Je ne vois pas pourquoi les histoires marocaines ou africaines n’auraient pas leur place à l’écran

Mercredi 26 Mars 2014

Nancy Florence Savard: Je ne vois pas pourquoi les histoires marocaines ou africaines n’auraient pas leur place à l’écran
L’avant-première en 3D 
de «La légende de Sarila» s’est déroulée au théâtre de l’Institut français de Meknès dans le cadre de la première édition de la compétition 
internationale du 
long-métrage d’animation.  «La légende de Sarila» relate l’émouvante histoire du voyage initiatique de trois jeunes Inuits partis 
à la recherche de Sarila, 
une terre promise, dans 
le but de sauver leur clan 
de la famine. Après cette projection, la réalisatrice 
et productrice québécoise Nancy Florence Savard 
a bien voulu répondre
 à nos questions. Entretien
 
 Libé : Vous avez rencontré le public marocain. Pouvez-vous nous raconter votre expérience?
 
 Nancy Florence Savard : Je trouve la réaction du public fascinante, les gens ont été extrêmement généreux. Hier, j’ai eu des groupes scolaires et c’était très mignon de voir des jeunes qui voyaient la première fois un film en relief et qui essayaient d’attraper la neige avec leurs mains ainsi que tous les objets qui étaient un jaillissement de l’écran. C’était intéressant de voir un parti pris, de les voir réagir ; par exemple, huer un personnage qu’ils aimaient moins ou au contraire applaudir celui qui était heureux. C’était très gratifiant d’être ici et de voir la réaction des gens.
 
 12 ans pour réaliser votre long-métrage. Pourquoi tant d’années?
 
«La légende de Sarila» est le premier film canadien en 3D avec des lunettes. De plus, il n’y a pas dans l’histoire cinématographique du Canada un long métrage 100% canadien qui avait déjà été produit. On avait fait très peu de longs-métrages et de plus, nous voulions faire celui-ci en 3D. Nous avons mis environ quatre ans à écrire le scénario. Nous avons également voulu faire de la recherche et nous sommes allés dans le Grand Nord. De là-bas nous avons fait des recherches sur les costumes, et comme le film se passe en 1912, il a fallu se replonger dans l’époque.
 
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
 
Elles font partie du défi de faire un premier film. Il y a des moments où on se demande si on ne fait pas de l’acharnement thérapeutique et s’il ne fallait pas s’arrêter. Je continuais quand même à croire qu’il y avait quelque chose dans cette histoire qui méritait qu’on s’y intéresse. Aujourd’hui, avec le résultat, je peux vous dire que nous avons très bien fait de ne pas abandonner, car ce long-métrage ouvre le chemin à la cinématographie canadienne en animation et cela nous a permis de faire un deuxième film que vous verrez l’an prochain au FICAM.
 
Concernant le financement du long-métrage, comment avez-vous procédé ?
 
 Un des défis les plus importants a été le financement. Avoir un budget de 8,5 millions de dollars canadiens, c’était beaucoup d’argent et nous y sommes parvenus surtout en 2008, période pourtant de crise économique. Cela nous a demandé un certain temps pour gagner la confiance des partenaires financiers et investisseurs canadiens. Le problème est qu’ils ne pouvaient pas comparer car il n’y avait pas eu de film avant nous ; donc ils ont été courageux et nous ont laissé sortir «La légende de Sarila».
 
D’après vous, quels sont actuellement les principaux objectifs du cinéma d’animation ?
 
Une des choses pour lesquelles je m’investis autant dans le cinéma d’animation, d’après moi, c’est un médium qui voyage bien, qui fait que nous pouvons prendre des histoires locales et les diffuser à travers le monde. Les personnes peuvent les accueillir car on peut les adapter à toutes les langues. C’est un grand pas de pouvoir utiliser cet outil qui voyage et qui peut être traduit. C’est aussi être capable de prendre des talents de chez nous et de les faire rayonner un peu partout. De pouvoir travailler sur un projet qui est hors frontières, c’est super. Je suis ravie d’être au Maroc pour vous parler de «La légende de Sarila».
 
Un mot aux jeunes Marocains qui voudraient percer dans le cinéma d’animation.
 
Il faut y croire ! Car si une Canadienne, dans un pays où il fait froid, réussit à dégeler les institutions, je ne vois pas pourquoi les histoires marocaines ou africaines n’auraient pas leur place à l’écran. Vous commencez à avoir de jeunes réalisateurs qui veulent vraiment travailler fort et s’investir.  Je suis certaine que dans toutes les cultures il y a de bonnes histoires. Pour vous, la neige et le Grand Nord sont exotiques tandis que pour nous, c’est le Maroc !  Il y a beaucoup de place et c’est la beauté de l’animation, les gens sont curieux. Vous pouvez créer quelque chose de tout à fait futuriste qui n’a rien à voir avec les traditions orales comme on peut aussi faire des choses locales qu’on croit exotiques pour l’extérieur… Le créateur, peu importe d’où il vient, s’il a une bonne histoire, de la patience et de la persévérance, peut faire un film que le public découvrira un jour. 
 
Quel est votre prochain projet ?
 
Nous avons un film, une comédie qui vient tout juste de paraître il y a trois semaines qui s’intitule «Le coq de Saint-Victor», et qui est diamétralement opposée à «La légende de Sarila». Le film est en 2D mais des techniques de 2D et 3D sont mélangées. C’est l’histoire d’un petit village qui s’appelle «St-Victor», qui, depuis 7 ans, possède un coq qui chante tous les matins à 4 heures.
Du coup, à 5 heures du matin, tous les habitants sont au travail. Seulement, la tête du coq est mise à prix, car il n’y a pas de congés ni de jours de répit et les habitants sont fatigués. Ainsi, voyant qu’il n’est pas tant apprécié, le coq fait une dépression et décide de chanter toutes les heures. De fil en aiguille, le maire d’un autre village va proposer de «passer du coq à l’âne». Ainsi le village de Saint-Victor perd son coq, et avec, l’activité économique cesse.  Les habitants de Saint-Victor réalisent que sur la place publique, les marchands ambulants de Saint-Benoit qui possèdent dorénavant le coq, prospèrent. Tous vont tenter de remédier à cela… 
Mais il faut voir le film pour connaître la fin ! Actuellement, nous avons un troisième projet en cours et nous devons savoir si les institutions sont prêtes ou non à investir dans notre projet qui s’appelle pour le moment «Mission Katmandou» ou «Mission Yéti». 

Propos recueillis par Danaé Pol

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