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Au Maroc, la formation académique dans le champ musical ne date pas d'hier, a affirmé M. Charrat dans une interview accordée à la MAP à l'occasion de la Journée nationale de musique célébrée le 7 mai, soutenant que le Royaume est l'un des rares pays à accorder une place de choix à ce domaine, notamment à travers la création en 1927 du Conservatoire Dar Moulay Rachid à Rabat, autrefois appelé la Maison de la musique.
Le Conservatoire national de musique et d'art chorégraphique est une référence nationale dans l'enseignement de la musique et des arts de la danse et de la chorégraphie sur la base d'une approche scientifique ouverte aux musiques locales, arabes et du monde.
De l'avis de M. Charrat, la sensibilisation à la musique traditionnelle marocaine est désormais la responsabilité de chaque membre de la société (gouvernement, médias, société civile), particulièrement à la lumière des transformations que connaît le secteur de la culture, en particulier de la musique, et son impact sur les jeunes.
Il a, à cet égard, mis en avant le rôle du Conservatoire dans la vulgarisation de ce genre musical auprès de ses étudiants de toutes catégories d'âge, à travers leur participation à des ateliers de musique et chant choral.
Au-delà de la musique traditionnelle, l'établissement propose une multitude de formations en instruments de musique, chant et chorégraphie, selon une démarche pédagogique et une méthodologie scientifique en phase avec les développements du secteur à l'échelle internationale, a-t-il fait savoir, ajoutant qu'il compte quatre chœurs (musique et chant arabe, musique classique, instruments à vent et musique andalouse), offrant aux étudiants l'opportunité d'aiguiser leurs talents artistiques sous la supervision d'une élite de professeurs spécialistes.
Et de noter que les conservatoires et instituts de musique au Maroc, par le biais des formations académiques qu'ils proposent, jouent un rôle majeur dans la valorisation du patrimoine musical.
Même son de cloche chez le directeur du Conservatoire régional de musique et d'art chorégraphique de Salé et ancien directeur du Conservatoire national de musique, Samir Tamim qui a affirmé que les conservatoires de musique, outre la formation théorique et pratique des apprenants, jouent un rôle indéniable dans la préservation du patrimoine musical, de génération en génération, à travers un orchestre spécialisé dans tous les genres, tels que le Melhoun et la musique andalouse.
L'enseignement dispensé, a-t-il expliqué, porte sur des formations générales et académiques destinées à toutes les catégories d'âge indépendamment de leurs niveaux de compétences, concernant une vingtaine d'instruments et de spécialités.
Pour sa part, le musicologue et artiste Abdeslam Khaloufi, a souligné que la sensibilisation des jeunes à la musique traditionnelle permettra de protéger et de développer leur sentiment d'authenticité en particulier à la lumière de la révolution numérique et de l'explosion des flux d'information.
La musique marocaine, tous genres et styles confondus, est le miroir de l'identité nationale en raison de la richesse qui la distingue des autres musiques, a-t-il dit, relevant la nécessité de préserver ses caractéristiques qui lui confèrent ce cachet et l'érigent en un modèle de "Tamaghrabit".
Cette journée, célébrée depuis 1995, commémore le message adressé par Feu SM Hassan II aux participants au premier séminaire national sur l'enseignement de la musique (1994 à Rabat) et place la diversité du patrimoine musical marocain transmis de génération en génération au centre des préoccupations.
Elle constitue une occasion de sensibiliser davantage à l'importance de préserver ce patrimoine et d’œuvrer à sa diffusion, ainsi que de dresser un bilan des acquis et réalisations des professionnels du secteur et de s'arrêter sur les différents défis auxquels il est confronté.