Musiques d’Afrique : Azalay, du rêve à la réalité

Du rêve à la réalité. Long chemin à parcourir. Azalay n’était, il y a deux ans, qu’une simple idée. La voilà transformée, grâce à la volonté des différentes potentialités d’Ouarzazate, en réalité tangible et en structure à développer. Si durant les dix dernières années, Ouarzazate a connu une avancée notable au niveau de son développement, grâce à ses créneaux porteurs ciné-tourisme, mines, artisanat, il fallait, en parallèle, penser un mode culturel qui cristallise une personnalité, un cachet et une empreinte. Une âme qui fait du développement une tâche essentielle. L’histoire, la culture, la civilisation.. sont ainsi là pour offrir à cette propension vers l’avenir, son soubassement et ses fondements de base… Pourquoi la musique africaine ? C’est un patrimoine commun entre les peuples du continent noir. Une richesse à même de constituer un produit culturel qui met en relation, un prétexte pour renouer avec l’histoire et enfin un partage civilisationnel assurant le passé commun, et l’avenir collectif prometteur.
Ouarzazate se trouve donc au rendez-vous avec l’histoire. Son histoire, en fait. Mais aussi avec l’avenir. Lequel ne peut être bâti que sur des fondements de visibilité et d’acceptation culturelles. Entre les deux, la musique et le débat intellectuel doivent jouer leur rôle incontournable pour le rapprochement entre les peuples d’Afrique, pour la promotion de tout un corpus culturel, à la fois riche et varié. Pas mieux qu’Azalay pour traduire dans les faits toute cette  vision. Azalay, ce chemin sinueux, dur, long… finissait bien par un point focal d’arrivée, qui n’est en fait, qu’un autre point de départ. Cette fois, Azalay s’érige, comme avant, en un carrefour des caravanes africaines dans  sa diversité, sa pluralité et son authenticité. Un espace d’échange, de partage et du vivre ensemble. Un espace où l’on doit savourer, apprécier et vivre l’art africain dans toute sa splendeur, dans toute sa magie et toute sa profondeur. La structure est désormais là, et l’on se doit de remercier les partenaires ainsi que toutes les potentialités locales, régionales et nationales ayant rendu possible ce rendez-vous culturel et artistique.


Ouarzazate… la ville de l’avenir

Ouarzazate qui a abrité les festivités d’Azalay Musiques d’Afrique, est certainement vouée à un avenir prometteur. Surnommée aussi « la porte du désert », la cité de cinéma est située à la rencontre des vallées de l’Oued Ouarzazate et de l'oued Dadès (issus du Haut Atlas) qui forment l'oued Draa à l'aval de leur confluent. Elle est le centre névralgique d'une vaste région du Sud Marocain. Ouarzazate évoque à la fois les contreforts sud du Haut Atlas et la proximité du désert. Une réalité géographique qui la destine à un rôle médiateur des cultures et des peuples.
Peuplée d’environ 1 million d’habitants, la zone de Draa et Dadès regroupe une population multiethnique qui a réussi à fusionner des rythmes ancestraux aux coutumes locales donnant à Ouarzazate une identité unique et singulière, mais aussi en forte relation avec les autres identités avoisinantes. La ville d’Ouarzazate connaît un essor sur les plans touristique et cinématographique. Elle possède un aéroport international accessible par la route depuis Marrakech (4 heures en bus, 3h30 en taxi) via Tizi n'Tichka. Elle est connue aussi par ses fascinantes casbahs, comme Tifoultoute, Taourirte, Ait Ben Hadou, classées patrimoine de l’humanité par l’Unesco.
Soukaina Bouhi  
Etudiante