Municipales en Turquie : L’AKP en perte de vitesse pour la première fois


AFP
Mardi 31 Mars 2009

Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en Turquie en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) a perdu des voix dimanche, lors des élections municipales, par rapport aux scrutins précédents, la presse évoquant un “avertissement” au gouvernement.
La formation islamo-conservatrice a certes largement remporté le scrutin, avec 39% des voix après dépouillement de 99% des bulletins, et conservé la plupart de ses villes, dont Istanbul et Ankara.
Mais elle a fait moins bien qu’aux élections municipales de 2004 (41,7%) et surtout qu’aux législatives de 2007 (46,6%), une première dans l’histoire du parti du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, jusque là en progression constante.
Dans le même temps, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d’opposition au parlement, a remporté 23,2% des votes et reconquis un de ses bastions, Antalya (sud), tandis que le Parti de l’action nationaliste (MHP, nationaliste) s’arrogeait 16,1% des suffrages.
“Un avertissement sorti des urnes”, titraient lundi plusieurs quotidiens, dont le journal pro-laïcité Cumhuriyet, qui estimait que “la crise et la corruption ont frappé” les ambitions de l’AKP.
“Avec la fin de l’été indien qui régnait sur l’économie mondiale, l’AKP a perdu les financements étrangers qui gonflaient ses voiles. Si on ajoute la pauvreté, la corruption, le chômage, voilà pourquoi l’électorat de l’AKP a commencé à fondre”, a commenté l’éditorialiste Tufan Türenç dans le quotidien à grand tirage Hürriyet.
Pour le journal à grand tirage Sabah, le résultat des élections est un “effet de la crise” économique mondiale, qui s’est traduite en Turquie par une augmentation massive du chômage — 3,27 millions de chômeurs fin 2008 (13,6% de la population active), soit 838.000 de plus qu’un an plus tôt. Au final, les élections de dimanche ont traduit “la fin d’une époque”, estimait dans le journal populaire Vatan, l’analyste politique Rusen Cakir.
“Il est clair désormais que la légende d’un AKP qui accroît ses voix à chaque scrutin a vécu. A partir du 30 mars, la principale tâche d’Erdogan sera d’arrêter la chute, et ce ne sera pas facile”, a écrit M. Cakir.


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