Moscou et Damas accusent Israël après une frappe contre une base militaire

Les Etats Unis et la France ont démenti être à l’origine de l’attaque


Mardi 10 Avril 2018

Le régime syrien a accusé lundi Israël d'avoir mené une frappe avant l'aube contre une base militaire dans le centre de la Syrie, qui a coûté la vie à 14 combattants, dont des Iraniens.
"L'agression israélienne sur l'aéroport du T-4 a été menée par des avions F-15 qui ont lancé plusieurs missiles", selon une source militaire citée par l'agence officielle SANA. L'agence avait initialement pointé du doigt les Etats-Unis, avant de se rétracter.
Contactée lundi matin par l'AFP, l'armée israélienne avait "décliné tout commentaire".
Mais en février, Israël avait déjà visé la base militaire du T-4, également connue sous le nom de Tiyas dans la province centrale de Homs. Il avait alors mené des raids aériens d'envergure contre des positions du régime syrien, mais aussi des forces iraniennes stationnées en Syrie où elles aident le président Bachar al-Assad dans sa guerre contre rebelles et jihadistes.
L'armée israélienne avait indiqué que les raids de février étaient en riposte à un drone envoyé sur son territoire depuis une "base iranienne" en Syrie, identifiée comme celle de T-4.
La base accueille en effet des forces iraniennes, mais aussi russes, ainsi que des combattants du mouvement libanais du Hezbollah, autre allié de Bachar al-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'Iran et le Hezbollah sont les bêtes noires d'Israël.
Au moins 14 combattants, dont des Iraniens mais aussi trois officiers de l'armée syrienne, ont été tués dans la frappe lundi sur l'aéroport militaire, a rapporté l'OSDH.
Après le raid, la confusion a régné, alors que les Etats-Unis, mais aussi la France, avaient brandi la menace de frappes en Syrie après une attaque chimique présumée du régime samedi contre la ville rebelle de Douma près de Damas.
Selon des secouristes, cette attaque aux "gaz toxiques" a fait des dizaines de morts. Elle a en outre provoqué un tollé international.
Après la frappe de lundi, le Pentagone a rapidement réagi en assurant que ses forces armées "ne mènent pas de frappes aériennes en Syrie". "Ce n'est pas nous", a de son côté déclaré le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Patrik Steiger.
Les Etats-Unis, mais aussi la France, avaient brandi ces dernières semaines la menace de frappes en Syrie en cas d'attaque chimique, une "ligne rouge" pour Paris dans la guerre qui déchire ce pays depuis plus de sept ans.
Emmanuel Macron et Donald Trump se sont entretenus dimanche soir au téléphone pour discuter de la situation en Syrie, ont annoncé l'Elysée et la Maison blanche.
Selon la présidence française, les deux dirigeants se sont entendus pour "coordonner leurs actions et leurs initiatives au sein du Conseil de sécurité des Nations unies".
Ils sont aussi convenus de la nécessité d'une "réponse forte", a fait savoir la Maison blanche.
Les deux présidents se reparleront dans les 48 heures, précise le communiqué de l'Elysée.
Pour sa part, la Russie accuse  Israël d'avoir tiré des missiles contre une base aérienne en Syrie, rapporte lundi l'agence Interfax.
Selon le ministère russe de la Défense, deux avions de combat F-15 israéliens ont tiré huit missiles à partir de l'espace aérien libanais contre la base de Tiyas, également appelée T-4, dans le centre de la Syrie.
Cinq de ces missiles ont été abattus par la défense anti-aérienne syrienne, ajoute le ministère.
Interrogé sur les déclarations russes, un porte-parole de l'armée israélienne a dit n'avoir aucun commentaire à faire dans l'immédiat.
L'accusation a été relayée par les médias officiels syriens, qui avaient dans un premier temps pointé du doigt les Etats-Unis.
Par ailleurs, l'Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït et Bahreïn ont fermement condamné lundi une attaque chimique présumée imputée au régime syrien et qui a fait selon des secouristes des dizaines de morts samedi dans la ville rebelle de Douma en Syrie.
La qualifiant d'"atroce", Ryad a souligné l'importance pour la communauté internationale d'"assumer sa responsabilité dans la protection des civils en Syrie". De son côté, le Qatar a noté que "l'impunité des criminels de guerre avait conduit à de nouvelles atrocités" dans le pays en guerre depuis 2011.

 


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