-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
-
Trêve au Liban. Frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah
-
En Syrie, des rebelles prennent la majeure partie d'Alep
-
La BCE alerte sur les fragilités de la stabilité financière dans la zone euro
-
"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
«Le plan était d’organiser une mutinerie de grande ampleur à Tbilissi et d’agir contre la souveraineté de la Géorgie et contre l’intégration européenne et euro-atlantique du gouvernement géorgien», a déclaré le président à la télévision.
Une base militaire s’est mutinée, mais «la situation est sous contrôle.
Le calme et l’ordre règnent dans toutes les autres unités militaires», a ajouté le président.
Les conspirateurs entendaient aussi assassiner le président Saakachvili, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Le ministre de la Défense David Sikharoulidze avait indiqué auparavant que le complot visait à «perturber les exercices de l’Otan et à renverser les autorités militairement».
La mutinerie s’est produite à la base militaire de Moukhrovani, abritant un bataillon de blindés à 30 kilomètres de Tbilissi et les forces de l’ordre étaient sur les lieux.
Des négociations étaient en cours avec les rebelles d’après le ministère de la Défense et M. Saakachvili était sur place, selon la télévision.
Un porte-parole du ministère de l’Intérieur, Chota Outiachvili, a de son côté directement mis en cause la responsabilité de la Russie.
«Nous disposons d’informations selon lesquelles les rebelles étaient en contact direct avec les Russes, qu’ils recevaient des ordres de leur part et qu’ils recevaient de l’argent de leur part», a-t-il déclaré à des journalistes.
«Le plan était coordonné par la Russie pour au minimum perturber les exercices militaires de l’Otan et au maximum pour organiser une rébellion militaire de grande ampleur en Géorgie», a-t-il ajouté.
Le président Saakachvili n’a pas accusé directement la Russie, avec laquelle la Géorgie entretient des relations très tendues depuis la guerre d’août dernier autour du sort de la province séparatiste d’Ossétie du sud, mais a appelé Moscou à la retenue.
«Je demande à notre voisin du nord d’éviter les provocations», a-t-il déclaré.
Cet épisode intervient d’ailleurs dans un contexte déjà très tendu, alors que la Géorgie doit accueillir à partir de mercredi des exercices militaires de l’Alliance atlantique, des manoeuvres dont la Russie a demandé plusieurs fois l’annulation.
Si Moscou n’a pas réagi immédiatement aux accusations géorgiennes de coup d’Etat, l’ambassadeur russe auprès de l’Otan, Dmitri Rogozine, a ironisé depuis Bruxelles sur la folie des autorités en Géorgie.
«Nous avons peu à peu commencé à nous habituer aux folles accusations de la direction politique et militaire de la Géorgie, selon lesquelles tout est de la faute de Moscou, même la grêle et les orages», a-t-il dit, cité par l’agence Interfax.
Mais «on peut constater que ce qui se passe maintenant, c’est la désintégration totale de l’armée géorgienne et de l’Etat géorgien, et toute la faute repose une fois de plus sur la politique folle de Saakachvili», a ajouté M. Rogozine.
La Géorgie est plongée dans l’instabilité politique depuis plusieurs semaines. L’opposition manifeste depuis début avril à Tbilissi pour obtenir la démission de Mikheïl Saakachvili, accusé de dérive autoritaire et d’avoir mal géré le conflit avec la Russie.
Les autorités géorgiennes ont pour leur part à plusieurs reprises laissé entendre que les opposants étaient soutenus en sous-main par Moscou.