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«Constatant le nombre élevé des demandes, les femmes avaient commencé à se bousculer pour toucher leurs paniers. C’était dramatique, honteux et on ne peut plus scandaleux ! Une association qui organise une action de bienfaisance en fanfare et dans la pagaille pour la cinquième année consécutive au vu et au su des autorités locales et élues et en commémoration de la Marche Verte ! L’année dernière, on avait frôlé la catastrophe faute d’organisation», a témoigné un habitant de la commune.
D’où vient cet argent ? Qui sont ces mécènes ? Quelle comptabilité dressent-ils de leurs actions ? Déclarent-ils leurs sources de financement ? Et pourquoi tout ce tapage pour une action de bienfaisance censée se dérouler dans la discrétion la plus totale ?
« Ces actions d’humiliation doivent cesser à tout prix. Comment un imam peut-il se permettre de toucher à la dignité de plusieurs centaines de femmes dans le cadre d’une distribution de denrées alimentaires au cœur du souk ? Pourquoi tolère-t-on encore ce genre d’actions de bienfaisance sujettes à une grande polémique politique à chaque exercice électoral ? »,s’est indigné un acteur associatif à Essaouira.
Relaxé par les services de la Gendarmerie Royale après un long interrogatoire, le président de l’association en question considère qu’il n’y a eu aucun manquement de sa part.
« Nous avons tout préparé, le nombre de paniers à distribuer était élevé mais les femmes ont commencé à se bousculer à cause d’une prétendue pénurie de denrées alimentaires. Je considère qu’il n’y a eu aucun manquement de notre part » Des arguments, entre autres, avancés par l’imam « du panier mortel » resté calme et indifférent devant ce drame qui a coûté la vie à 15 pauvres femmes.
« Le gouvernement Benkirane n’avait pas raté l’occasion pour annoncer en fanfare les montants et les sources de financement des associations marocaines œuvrant dans plusieurs domaines afin de discréditer leurs actions auprès de l’opinion publique. Des subventions pourtant autorisées et contrôlées par le Secrétariat général du gouvernement. Mais qu’en est-il des milliards qui circulent au-delà de tout contrôle sous la bannière des actes de bienfaisance ? Qui contrôle cet argent ?», a protesté un acteur associatif contre les deux poids deux mesures du gouvernement.
Des enquêtes judiciaire et administrative ouvertes, les officiels de la région se sont précipités l’après-midi à Essaouira pour suivre de près l’affaire, l’état de santé des blessées et constater les sentiments d’indignation qui font l’unanimité dans cette province aux indicateurs de précarité alarmants.