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A l'évidence, l'évocation de la vie du Prophète dont les règles islamiques interdisent toute représentation physique, reste une opération des plus délicates. Et même si le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique iranien a qualifié le film d'exemplaire, «Mohammed» a soulevé de l'opposition en dehors de l'Iran.
Le grand mufti d'Arabie Saoudite, cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, avait ainsi, à la sortie du film, jeté l'anathème sur ce dernier, estimant qu'il était «hostile à l'islam». «C'est un film païen et une œuvre hostile à l'islam», avait notamment lancé le mufti dans une déclaration publiée par le quotidien égyptien Al-Hayat, ajoutant que sa projection était «illicite selon la charia». «C'est une distorsion de l'islam», avait, pour sa part, souligné le plus haut dignitaire religieux de l'Arabie Saoudite, chef de file de l'islam sunnite, en rivalité avec l'Iran chiite. Quant au réalisateur, son ambition derrière ce film était, selon lui, de casser «l'image violente» de l'islam projetée à travers le monde par les groupes armés jihadistes. Il espérait aussi que son film puisse «unir» et non diviser les musulmans sunnites et chiites qui se déchirent pourtant dans plusieurs pays de la région, de l'Irak au Yémen en passant par la Syrie. «Ces dernières années, une mauvaise lecture de l'islam dans le monde occidental en a donné une image violente qui n'a strictement aucune relation avec sa vraie nature», explique le réalisateur dans un entretien accordé à l’AFP. A ses yeux, cette «mauvaise lecture» vient «de groupes terroristes» comme «l'Etat islamique qui n'ont pas de lien avec l'islam dont ils ont volé le nom» et qui veulent en projeter «une image terrifiante dans le monde». «En tant qu'artiste musulman (...) mon objectif était de créer une vision de l'islam qui change de celle qu'a l'Occident» et qui se résume souvent à un «terrorisme islamique attaché à la violence», affirme le cinéaste. Or, selon lui, «l'islam c'est la concertation, la bonté et la paix».
Il est par ailleurs à rappeler que c'est la seconde fois qu'un film de Majid Majidi représente l'Iran aux Oscars après "Les Enfants du ciel" en 1997. L'Iran avait, d’autre part, remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, une seule fois en 2012, avec le film "Une séparation" du réalisateur Asghar Farhadi.