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"J'ai entamé mes premiers écrits poétiques par des adaptations d'Ahidouss, un art ancestral que je chéris tout particulièrement, avant de me forger une nouvelle démarche poétique propre", dira M. Ziyadi dans une déclaration à la MAP. Le jeune poète, qui ne cache pas son admiration pour Mahmoud Darwish, assure avoir penché, chemin faisant, pour des sujets liés à la célébration de la liberté, de l'égalité, de la terre, de la langue, de la mère et de l'histoire. "J'écris pour moi-même et pour les autres", confie ce mordu de livres d'histoire et d'écritures pour enfants, avec un penchant prononcé pour les activités associatives, doublé d'un intérêt marqué pour les manifestations culturelles locales et nationales, dont des festivals de poésie amazighe notamment.
Lauréat de la première édition du Prix "Issafen" de la poésie amazighe (2014), son dernier recueil "Tilguit" (Passerelle) se veut une compilation de textes poétiques où l'engagement s'accommode d'une vision prospective à la confluence de deux extrêmes : espoir et désespoir. Pour Lahcen Ouhri, chercheur en culture amazighe, l'écriture poétique de Ziyadi est marquée par sa polyphonie et sa densité rhétorique, le tout moulé dans un lexique simple, mais porteur d'évocations qui renvoient à l'identité amazighe, ses charges et ses symboles.
"Ses écrits nous ramènent à la psyché du poète avec ses tensions, ses questionnements et ses angoisses, ainsi qu'à son attachement à l'identité avec des renvois récurrents au triptyque de la langue, de la terre et de la femme", relève M. Ouhri, notant que le poète, même en s'adressant à un public lettré, privilégie des thèmes poétiques éminemment subjectifs pour s’étendre, par cercles concentriques, à des questions sociales locales. D'où cette touche de réalisme social qui imprime le poème de Ziyadi et sa propension à s'exprimer dans une langue imbibée d'humanisme et d'amour de l'Autre, dira-t-il, soutenant que cette profonde vision artistique tire sa valeur esthétique de sa propension à s'arrimer aux préoccupations de l'être humain et de ses interrogations sur sa place dans la nature et l'univers. "Pour moi, la poésie était au départ un loisir, un exutoire. Elle est devenue un moyen d'exprimer mon existence dans le sens cartésien du terme et je m'efforce d'en faire ma mission", reprend M. Ziyadi, qui n’hésite pas à reconnaître sa dette envers les pionniers, comme Moulay Ahmed Taher, Ahmed Bouâazma, Amar Amhfoud et Zayed Abajna.