Mohamed El Jem prend ses distances des deux chaînes 
 


Mohamed El Jem n'est pas de la fête ramadanesque cette année au niveau de la programmation à la télévision. Cette grande figure de la comédie préfère ne rien faire plutôt que de céder à des productions de mauvaise qualité, donc  susceptibles de nuire à son image.
 En faisant cette annonce  à un confrère, Mohamed El Jem se démarque des médiocrités proposées par les deux chaînes les plus regardées, "Al Oula" et "2M". Aussi, tient-il à se départir d'une mentalité qui n’accorde aucun intérêt et ne montre aucun respect envers les téléspectateurs, principaux contribuables des deux chaînes.
 Comme il est aimé et apprécié, il n'entend pas entamer cet amour ni mettre en équation le capital dont il jouit.

D'autres courent après les cachets, quitte à présenter un travail de mauvaise qualité et à faire endosser la responsabilité de l'échec aux autres. Certes, tous les comédiens ont besoin de travail et d'argent. Mais seuls quelques-uns respectent le public et préservent leur image. Le prétexte  annoncé, à savoir que l'artiste est obligé d'accepter n'importe quoi pour pouvoir vivre, ne tient pas la route, surtout que ces artistes sont payés par l'argent public.

Mohamed El Jem évoque à raison les revendications des mouvements de contestation qui continuent à défiler dans les rues et boulevards. En Effet, parmi les revendications des mouvements sociaux, la lutte contre la mauvaise gestion et la dilapidation des deniers publics. A-t-on oublié que c'est le citoyen qui finance la télévision et qu'il doit, en retour, en avoir pour son argent ? El Jem a eu raison de ne pas entrer dans un jeu aux contours sombres. Et pour se consoler, ou pour faire diversion et tromper les téléspectateurs, on avance les chiffres de Médiamétrie  faisant l'éloge de telle ou de telle chaîne. N'est-ce pas honteux d'essayer de faire comprendre aux téléspectateurs que "Lefhaimia" réalise un record, alors que tous ceux qui ont vu cette série sont unanimes sur sa piètre qualité ? 
Les chiffres annoncés par Médiamétrie auraient un sens s'il existait des chaînes privées, de façon à pouvoir mesurer le degré d'importance selon l'audimat. S'agissant des deux chaînes, on mesure en quelque sorte l'audimat entre de mauvaises émissions en l'absence d'abondance au niveau du choix.

Mohamed El Jem a également parlé d'un point important selon lequel le secteur de l'audiovisuel gagnerait beaucoup à être privatisé.

En effet, il n'y a que la privatisation qui pourrait représenter une planche de salut pour notre audiovisuel. Les chaînes publiques, qu’elles soient au nombre de vingt ou même trente, resteraient toujours limitées du fait qu’elles sont publiques et lorsque c'est le public qui finance, la créativité fait défaut.
 Les sociétés de production et certains artistes considèrent les télévisions publiques comme des vaches à lait. Si l'utilisation de l'argent n'est pas à bon escient, c'est parce qu'on a tendance à croire qu'il en sera toujours …. ainsi !