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Mise en lumière du rôle des femmes dans la création de la richesse nationale

Publication d’une étude sur l’égalité de genre, les politiques publiques et la croissance économique au Maroc

Mardi 14 Mars 2017

Mise en lumière du rôle des femmes dans la création de la richesse nationale
Dans l’objectif d’enrichir les réflexions en cours à l’échelle nationale et internationale sur la reconnaissance du rôle des femmes dans la création de la richesse nationale, la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) et l’OCP Policy Center (un think tank marocain) ont scellé leur partenariat par l’élaboration d’une étude portant sur l’égalité de genre, les politiques publiques et la croissance économique au Maroc.
L’étude, menée sous la coordination de Rim Berahab et Zineb Bouba avec l’appui technique de Pierre-Richard Agénor, professeur à l’Université de Manchester et Senior Fellow à OCP Policy Center, offre un diagnostic exhaustif de l’évolution des inégalités de genre au Maroc en termes d'accès à l'emploi, à l'éducation, à la santé et à l'infrastructure, ainsi qu’une analyse économétrique des contraintes qui pèsent sur la participation des femmes au marché du travail, a précisé la DEPF, relevant du ministère de l’Economie et des Finances.
« Cette étude s’est donnée pour ambition, non seulement, de faire l’état des lieux sur la problématique factuelle des relations entre inégalités et croissance mais s’est surtout focalisée sur la rénovation des outils d’analyse, y compris en termes de modélisation, pour franchir le pas de la quantification de l’apport des femmes à la richesse nationale dans le cas propre du Maroc », ont expliqué les auteurs dans l’avant-propos.
Riche en enseignements, l’ouvrage relève que la participation des femmes marocaines à la vie active demeure limitée, indiquant que le taux d’activité pour les femmes est de 25,3% en 2014 (après 30% en 1999) contre 72,4% pour les hommes, soit un écart de plus de 47 points.
Outre le fait qu’elles sont essentiellement embauchées dans les secteurs à faible productivité, pour occuper des emplois peu qualifiés et faiblement rémunérés, l’étude souligne aussi l’écart entre l’activité des femmes et des hommes qui est davantage significatif en milieu urbain et où le taux d’activité des hommes est plus de trois fois supérieur à celui des femmes, contre un écart de plus du double en milieu rural.
« Les femmes urbaines, notamment, celles diplômées de niveau supérieur, sont plus concernées par le chômage, avec un taux de chômage moyen de 22,8% entre 1999 et 2014 contre 14,9% pour les hommes, soit un écart de près de 8 points », relève l’enquête soulignant qu’en milieu rural, les femmes souffrent plutôt d’une discrimination en termes d’accès à un travail rémunéré (73,6% en 2013 des femmes rurales actives occupées ont le statut d’aide familial et d’apprenti sans rémunération).
Autre enseignement, malgré le recul des disparités salariales entre hommes et femmes, à niveaux académiques et expériences professionnelles égaux, des écarts persistent toujours. Les femmes gagnent, ainsi, environ 17% de moins que les hommes.
Bien que des avancées aient été enregistrées dans l’accès à l’éducation, des défis importants sont à relever eu égard aux taux de déperdition et d’analphabétisme qui demeurent élevés surtout chez les filles rurales, selon l’étude qui appelle, par ailleurs, à réduire davantage les taux de mortalité infantile et maternelle qui restent importants dans le milieu rural.
L’étude note également que les femmes consacrent sept fois plus de temps aux activités domestiques que les hommes et fait apparaître la faible participation féminine à la vie professionnelle en comparaison avec celle des hommes qui consacrent quatre fois plus de temps aux activités professionnelles.
Parallèlement, le regroupement du travail domestique et du travail professionnel attribue à la femme active une charge de travail plus lourde que la femme au foyer (9h03mn contre 6h02mn).
Ainsi, la valorisation du travail domestique des femmes âgées de 15 ans et plus a fait ressortir une contribution des femmes à la richesse nationale (PIB en 2012) de 39,7% en valorisant les heures du travail au SMIG et de 49,3%, en valorisant les heures du travail à la rémunération salariale moyenne dégagée par la comptabilité nationale.
Notons que l’étude s’est aussi intéressée aux déterminants du taux de participation des femmes au marché du travail. Par ailleurs, elle présente une évaluation genre des politiques publiques mises en place par le Maroc et propose un modèle à générations imbriquées et différencié par sexe pour quantifier l’impact des décisions publiques sur l’égalité de genre et sur la croissance économique au Maroc.

Alain Bouithy

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