C’est ainsi que s’exprime Najoua Nourredine dans « Le miroir maudit ». L’effet du miroir que l’auteur s’essaie à exhiber dans cette nouvelle est une projection dans des personnages multiples, « marginaux » mais imposants. L’auteur pousse à l’extrême son altruisme littéraire. Que penserait l’autre de moi, si j’étais … ? La réponse est toute simple, on se met dans la peau de l’autre et se regarde dans « Le miroir maudit ».
Najoua est journaliste dans le Magazine Essor. Elle est lauréate du prix 2m pour la création littéraire en 2007. Son livre « Miroir maudit & autres nouvelles », aux éditions La croisée des chemins, se situe en 79 pages et composé de trois nouvelles : « Le miroir maudit », « La deuxième dimension » et « La prison passionnelle ». La « forêt interdite » et l’amour de « l’anti-héroïne » Christelle à Sévy, protagoniste de la « bande », donnent le tempo de la première nouvelle. Ponctué de dialogues, le récit, d’un style de Marry shelly sans mutant surhumain, pousse à l’extrême les jugements interposés tout en plongeant dans la description détaillée, voire passionnée. Dans des scènes problématiques, tout en se rejetant l’hypothétique souffrance, l’auteur s’aventure à décrire ce que pense l’autre, arrogant et incompréhensif, stéréotype de l’homme chez la femme. « Elle désire donc tant que cela mourir en martyre de l’amour. », tel un miroir qui sert d’exorcisme de fantasmes.
Le style descriptif et altruiste atteint son paroxysme dans « la deuxième dimension ». La seconde nouvelle met en avant une protagoniste extrêmement tournée vers autrui. « Tu me trouves jolie ? » balance-t-elle à son voisin de la salle d’attente, parfaitement inconnu. Est-elle libre et libérée pour autant ? L’auteur n’en fait aucune allusion, sauf en laissant dire qu’elle finit par aimer son voisin, son amant qu’elle avait oublié ! « La prison passionnelle » vient conforter l’idée de l’exorcisme. En euthanasique assumée, l’auteur met en scène Yasmine, un personnage à passion extrême. « Je suis coupable de t’avoir trop aimé, mon Julien. Je vais devoir en payer le prix fort», s’adresse-t-elle à son défunt conjoint, à qui elle a mis fin à sa vie, parce qu’elle avait « marre de se coltiner un infirme ».