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Retour à la table de dialogue
Dans une déclaration au site Hespress, Sadiq Al-Raghiwi, secrétaire général du Syndicat de l'éducation nationale affilié à la Fédération démocratique du travail, a confirmé avoir reçu une invitation pour assister à cette réunion avec le ministre de l'Éducation nationale et le retour de son syndicat à la table de dialogue après une longue période de boycott en signe de protestation contre le statut unifié qui a déclenché de vastes luttes dans le secteur.
Concernant les revendications que les syndicats soulèveront lors de la prochaine réunion, Al-Raghawi a déclaré qu’elles demeurent les mêmes, à savoir celles revendiquées avant la promulgation du nouveau statut unifié. Ledit syndicaliste explique ensuite que les revendications des syndicats de l'éducation se divisent en deux parties : « Une partie morale liée à la préservation de la dignité du corps enseignant, et une partie matérielle relative à l'augmentation des indemnités, la hausse des salaires et la mise en place de nouveaux grades ». Il a également précisé que le projet d’une hausse de salaire des enseignants de 2.500 Dh demeure une idée puisque rien d’officiel n’a été conclu ou décidé dans ce sens. « Nous attendons que cela soit annoncé lors d’une réunion officielle avec le gouvernement », a-t-il déclaré.
Crise de confiance
Pour certains observateurs, il ne faut pas s’attendre à grand-chose de cette réunion vu la confusion qui marque la situation. En effet, il y a une crise de confiance, d’une part, entre l’Exécutif et les syndicats, qui se sont sentis exclus lors de la préparation dudit statut. Et d’autre part entre les syndicats et les coordinations des enseignants. «Il y a aujourd’hui trois coordinations qui, malgré leurs efforts d’unité de discours et d’action, souffrent de dissensions entre elles », nous a confié une source sous le sceau de l’anonymat. Et de poursuivre : «Car si certains d’entre elles n’ont aucun problème à coordonner avec les syndicats, d’autres refusent catégoriquement toute collaboration ».
A ce propos, notre source nous a rappelé l’épisode de la conclusion d’un accord de principe entre le chef du gouvernement et les représentants syndicaux concernant le nouveau statut de l’enseignant et qui a été rejeté par la coordination nationale des enseignants qui poursuivait son mouvement de grève, entamé au début du mois d’octobre dernier.
«Les coordinations accusent les syndicats de jouer le double jeu et de servir leurs propres intérêts au détriment de ceux des enseignants. Autrement dit, les relations de confiance entre les deux parties sont altérées. Le débat sur le statut unifié a miné cette relation et a gelé toute coordination entre les deux corps », nous a expliqué notre source. Et de conclure : «Cette relation tumultueuse suscite aujourd’hui un grand problème, à savoir celui de l’interlocuteur légitime auquel doit s’adresser l’Exécutif lors des négociations. Jusqu’à présent, ni les syndicats ni les coordinations n’arrivent à endosser ce costume vu leurs différences concernant la méthodologie d’action et la vision de la réforme ».
Maintien de la pression
Rappelons que la tension est montée à nouveau entre les enseignants et le ministère de l'Education nationale à cause du nouveau statut unifié. Au centre d'un bras de fer entre le ministère de tutelle et les représentants syndicaux des enseignants, ce statut controversé a été rejeté catégoriquement par ces derniers. La version adoptée finalement par le ministère n'aurait pas pris en considération leurs doléances et leurs propositions. Une volte-face que les quatre principaux syndicats de l'enseignement, à savoir la Fédération nationale de l’enseignement-UMT, le Syndicat national de l’enseignement-CDT, la Fédération libre de l’enseignement-UGTM et le Syndicat national de l’enseignement-FDT dénoncent tout en exigeant la révision complète du nouveau texte.
Maintenant la pression, la Coordination nationale du secteur de l'enseignement appelle ses affiliés à persévérer tout en mettant le ministère de tutelle en garde contre " toute réaction de représailles contre le corps enseignant qui jouit de son droit constitutionnel de tenir une grève".
Hassan bentaleb