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L’année 2009 débute sur les chapeaux de roues pour le cinéma marocain. «Mille mois», le premier long-métrage de Faouzi Bensaïdi, sera projeté aux Semaines du cinéma étranger prévues du 14 janvier au 13 février 2009 dans le département de l’Ain (Est de la France).
« Mille mois » est un excellent long métrage qui brille par son réalisme. Il insuffle cependant une bonne note d’espoir, sans toutefois tomber dans le misérabilisme. En outre, on notera la magnificence des paysages de la chaîne de montagne de l’Atlas. Bouleversant, ce drame de 2h 4min rassemble une pléiade de comédiens dont Nezha Rahil, Mohamed Majd, Fouad Labied, entre autres.
«Au Maroc, en 1981, le mois du Ramadan. Amina s’installe chez son beau-père, Ahmed, avec son fils de sept ans, Mehdi, dans un village au cœur des montagnes de l’Atlas. Alors que son père est en prison, Mehdi croit que celui-ci est parti travailler en France : sa mère et son grand-père entretiennent ce secret pour le préserver. A l’école, il a le privilège de s’occuper de la chaise de l’instituteur. Son rapport au village, à ses copains et au monde est construit autour de cet objet. Epargner Mehdi est le grand souci d’Amina et Ahmed, mais à quel prix ? L’équilibre fragile de cette vie menace tous les jours de voler en éclats», lit-on dans le synopsis du film.
En fait, il s’agit de l’obscure période de dictature au Maroc vue par les yeux d’un enfant. «Mille mois » est le premier long métrage de Faouzi Bensaïdi qui avait co-écrit le scénario du film Loin d’André Techiné. En 2003, le réalisateur marocain avait le bonheur de voir son film figurer en sélection officielle à Cannes dans la section “Un Certain Regard”. Fort de son succès, le film reçoit le Prix « Premier Regard ». Il obtient également sur la Croisette le Prix de la jeunesse décerné par le ministère français de la Jeunesse et des Sports.
L’histoire du film se déroule en 1981 au Maroc. Le petit Mehdi croit que son père est parti travailler en France alors qu’il est en prison parce qu’il a fait grève. A propos de cet ancrage dans une réalité sociale et politique, Faouzi Bensaïdi explique que c’est sa propre vision de l’Histoire. « Je n’ai pas envie de traiter l’histoire de face, mais de biais, pour ce qu’elle laisse comme traces et séquelles sur des gens qui ne la voit pas se faire, tellement ancrés dans un présent où tous les coups sont permis pour survivre... comme une guerre lointaine, dont on ne verrait les blessés que s’ils habitent le quartier... une histoire intime». Pour faire bon poids, bonne mesure, le réalisateur s’est appuyé sur l’expérience de certains comédiens et la fraîcheur des amateurs. « J’ai toujours aimé mélanger des acteurs professionnels avec des amateurs. Pour Mille Mois, ce sont les habitants du village où nous avons tourné. Il me semble que ce mélange est stimulant pour les uns et pour les autres et apporte une justesse», avance-t-il. Les critiques ont salué ce film à sa sortie officielle en salles. A titre d’exemple, on retient la critique écrite par la journaliste Isabelle Fajardo dans l’hebdomadaire français Télérama.
«Un peu long, sans doute. Mais cette chronique villageoise attentive entremêle mille détails et personnages d’une belle polychromie ».
Signalons en fin qu’au programme de ces Semaines, « Mille mois », sera projeté à côté de sept autres films. Il s’agit entre autres de « Satin rouge » (Tunisie) « Mon cher ennemi » (Albanie), « Vizontélé » (Turquie) et «La dignité du peuple» (Argentine).