Q: Les principaux championnats français comptent de plus en plus d’étrangers, entre 23 et 51%. Est-ce une bonne chose pour le sport français?
R: “On réfléchit sur la question des étrangers depuis l’arrêt Malaja (arrêt de 2002 qui a permis aux sportifs d’une centaine de pays associés à l’UE de jouer dans des clubs européens, ndlr). A l’époque, les gens nous ont dit +on va être envahis de charters polonais, de joueurs bon marché+. Mais ce n’est pas le cas. On constate depuis plusieurs années qu’il y a beaucoup d’étrangers dans le sport en France mais la proportion est tout à fait raisonnable, par exemple par rapport au football en Angleterre où certains clubs ont plus de 80% d’étrangers. La construction européenne a favorisé le développement d’un sport sans frontières, avec la constitution d’équipes cosmopolites”.
Q: Malgré tout, certains se plaignent de cette libre circulation des joueurs. Comment l’expliquez-vous?
R: “Un footballeur est un travailleur, il va au plus offrant. Alors les plus grands pays pillent les plus petits. Nous on récupère les Africains parce qu’on a des salaires plus attractifs, et les Anglais pillent les Français. C’est la logique de l’économie. Je pense que la liberté de circulation, tout le monde en profite. Mais en France on a un double langage, on voudrait récupérer des marchés étrangers sans qu’on vienne nous en prendre.”
Q: En même temps que l’augmentation de la proportion des sportifs étrangers dans les clubs français, vous constatez une baisse de la compétitivité du sport français. Est-ce que vous y voyez un lien de cause à effet?
R: “On voit que le sport français est en panne. Mais pour moi, le lien ne s’explique pas comme ça. Par exemple, dans le football, il y a une baisse des performances des clubs, car ils n’ont ni les meilleurs français, ni les meilleurs étrangers. Le pouvoir d’achat des clubs français n’est pas le même. En Angleterre, les clubs sont plus riches, endettés peut-être mais plus riches”.