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Saison après saison, ces grands fauves sont là quand ça chauffe et ils appuient là où ça fait mal: Cristiano Ronaldo, double buteur face au Paris SG (3-1), Lionel Messi, auteur d'une égalisation létale contre Chelsea (1-1), Thomas Müller et Robert Lewandowski, qui ont chacun signé un doublé devant Besiktas (5-0)...
Rien de surprenant aux yeux de Zinédine Zidane, entraîneur du Real Madrid, qui répétait la même mise en garde ces dernières semaines au sujet du Portugais, jusque-là en méforme: "Attention avec Cristiano"...
Et malgré ses 33 ans, voilà le quintuple Ballon d'Or toujours plus haut au panthéon des buteurs européens avec 116 buts en C1, record absolu, dont 11 cette saison. Un monstre de sang-froid. "Cristiano a montré encore une fois dans les grands rendez-vous qu'il faut toujours compter sur lui", a résumé Zidane.
Quant à Messi, il a encore étayé sa légende personnelle avec son premier but face à Chelsea, une proie qui lui avait toujours résisté. A 30 ans, le quintuple Ballon d'Or argentin compte 98 buts en C1, tout proche de la barre des 100.
La presse espagnole a d'ailleurs relevé mercredi le parallélisme entre l'"Iniestazo", "le coup d'Iniesta", but somptueux marqué contre Chelsea en demi-finales 2009 sur une passe de Messi (1-1), et le "Messiazo" de mardi, but de l'Argentin sur un caviar de l'Espagnol.
"Ils ne se ratent pas. C'est un duo magique. Cela dure depuis plus d'une décennie et hier (mardi) ils ont fait naître un but qui peut valoir une qualification", s'est enthousiasmé dans un éditorial Santi Nolla, directeur du quotidien catalan Mundo Deportivo.
Avant les matches retour, qui part avec un avantage en vue des quarts ? Les habitués des lieux: le Real Madrid, douze fois sacré, le Barça (5 titres), le Bayern (5), Liverpool (5)...
Seule la Juventus (2 sacres) s'est fait surprendre à domicile par Tottenham (2-2), et seul Manchester City, large vainqueur de Bâle 4-0, est un nouveau venu dans le club très fermé des grands d'Europe. Les choses sont plus équilibrées entre Manchester United et Séville après un nul 0-0, et rien n'est joué entre le Shakhtar Donetsk et l'AS Rome (2-1).
Malgré ce panorama, le PSG a mis dans les cordes le Real, double tenant du titre, jusqu'aux dix dernières minutes, fatales. Et Chelsea a longtemps fait mal au Barça, trouvant deux fois le poteau par Willian, finalement buteur, avant le sursaut barcelonais sur une grossière erreur londonienne.
"Bien jouer au football, c'est dominer la situation, entre autres. Dit plus clairement: ne pas commettre d'idioties", a écrit Alfredo Relaño, directeur du quotidien sportif madrilène As.
"Il y a quelque chose chez les vieux et grands clubs européens qui les place au-dessus des autres: ils ne font pas de cadeaux, et si on leur en fait, ils en profitent", a ajouté l'éditorialiste. "C'est peut être une pure coïncidence, ou peut-être le sang-froid de l'expert." Ce qu'a confirmé cette semaine Jupp Heynckes, entraîneur du Bayern et deux fois sacré en C1: "Je crois qu'un bon dosage entre expérience et connaissance du football est décisif."
Dans ces huitièmes aller, on n'a pas beaucoup aperçu l'attaquant de Chelsea Eden Hazard, pourtant brillant en phase de poules mais cantonné face au Barça à un poste de "faux N.9".
On n'a pas vu non plus le meilleur du trio parisien "MCN" (Mbappé-Cavani-Neymar), qui avait pourtant enflammé ses six premiers matches, permettant au PSG de finir la phase de groupe avec 25 buts, un record.
Enfin, le Chilien Alexis Sanchez, joueur le mieux payé du richissime Championnat d'Angleterre, a livré une performance oubliable avec Manchester United à Séville... mis à part un carton jaune pour avoir freiné une contre-attaque.
C'est dire si les attentes seront élevées aux matches retour pour les nouvelles stars et les nouveaux riches du football européen.
En particulier Neymar. Dans la confrontation la plus alléchante des huitièmes, le Brésilien a été plus spectaculaire que décisif. Tout l'inverse d'un Ronaldo ou d'un Messi, discrets puis déterminants.