"Nous nous attendons à ce que, quand la paix sera revenue en Syrie, quand (l'organisation) Etat islamique sera vaincu en Irak, ils retournent dans leur pays d'origine, munis du savoir qu'ils auront acquis chez nous", a dit la chancelière lors du congrès d'une antenne régionale de son parti conservateur CDU, des propos rapportés par l'agence DPA.
La chancelière, qui a ouvert grand la porte aux demandeurs d'asile l'an dernier mais fait l'objet de plus en plus de critiques à ce sujet, a fait référence aux réfugiés venus d'ex-Yougoslavie dans les années 90, dont selon elle 70% ont refait le voyage en sens inverse après la fin des violences dans ces pays.
L'Allemagne a accueilli plus d'un million de candidats à l'asile l'année dernière, et les arrivées continuent à un rythme élevé. Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a indiqué qu'en janvier, 2.000 migrants étaient arrivés en moyenne par jour en Allemagne, "ce qui, ramené à l'année, est beaucoup - trop", a-t-il déclaré dans les colonnes de l'hebdomadaire Der Spiegel de samedi.
Par ailleurs, la dirigeante du parti anti-immigration AfD, Frauke Petry, a préconisé que les gardes-frontières soient autorisés à ouvrir le feu sur des migrants tentant de s'introduire clandestinement en Allemagne.
L'Allemagne, a-t-elle dit au journal Mannheimer Morgen, doit réduire l'afflux de migrants au moyen d'accords avec l'Autriche voisine et par un renforcement des frontières extérieures de l'Union européenne.
Elle a ajouté qu'il ne fallait pas non plus hésiter à refouler des personnes et à créer des "installations de protection des frontirèes", ajoutant que les garde-frontières devraient être autorisés, si nécessaire, à tirer sur des migrants tentant d'entrer illégalement. Aucun agent de police ne souhaite tirer sur un migrant, a-t-elle déclaré, ajoutant : "Je ne le veux pas non plus, mais, au bout du compte, la dissuasion inclut le recours à la force armée".
"Le dernier homme politique allemand qui autorisait à tirer sur des réfugiés était Erich Honecker", a réagi un responsable du SPD (sociaux-démocrates), Thomas Oppermann, en faisant allusion là à l'ancien numéro un communiste de RDA.
AfD, parti eurosceptique et xénophobe, a été créé en 2013 et a le vent en poupe particulièrement depuis l'an dernier, canalisant là l'hostilité d'une partie de la population à la politique d'accueil des migrants défendue par Angela Merkel.
A en croire un sondage de l'institut Emnid pour le Bild am Sonntag, AfD gagne deux points pour atteindre 12% d'intentions de vote, un record absolu pour cet institut. Dans le même temps, les conservateurs de la CDU/CSU cèdent deux points par rapport à la précédente enquête, à 34%, leur plus bas niveau depuis juillet 2012. Le SPD recule lui aussi, d'un point, à 24%, tandis que le parti de gauche (Linkspartei) en gagne un à 10%. Les Verts sont à 9% et le FDP (Libéraux) à 5%.