Cette position de la chancelière allemande signifie que les négociations sont de fait interrompues, souligne Bild, qui s'appuie sur le témoignage de participants à cette réunion.
Angela Merkel a recommandé aux parlementaires conservateurs d'exposer ce point de vue aux électeurs qui demanderaient quelle est la position de la CDU à l'égard de la Turquie, poursuit le journal.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi que son pays n'avait pas encore "tourné la page" de l'UE mais qu'il disposait d'autres possibilités avec d'autres partenaires, à la suite du vote du Parlement européen en faveur d'un gel des négociations d'adhésion.
Recep Tayyip Erdogan est accusé au sein de l'UE de dérive autoritaire en raison de la répression engagée après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier en Turquie, qui a été suivie de l'arrestation ou du limogeage de plus de 125.000 personnes, non seulement des militaires mais aussi des universitaires, des juges, des journalistes et des dirigeants kurdes.
Mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie n'a "pas encore" tourné le dos à l'Union européenne (UE), mais elle dispose de "très nombreuses alternatives" qu'elle est en train d'explorer.
"A l'heure actuelle -je dis bien, à l'heure actuelle-, nous n'avons pas encore refermé le livre de l'UE ", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul au "7ème sommet du Bosphore", une réunion axée sur la coopération internationale.
"Cependant (...) il existe pour la Turquie de très nombreuses alternatives" à l'UE, a poursuivi Erdogan, sans préciser lesquelles ajoutant que son gouvernement continuait "d'avoir des discussions" avec d'autres partenaires éventuels.
Les déclarations de M. Erdogan surviennent après des semaines d'échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles, qui accuse les autorités turques de réprimer durement l'opposition depuis la tentative de coup d'Etat en juillet.
Cette tempête diplomatique fait peser des incertitudes sur un pacte conclu en mars entre le gouvernement turc et l'UE, qui a permis d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe via les îles grecques en mer Egée.
La semaine dernière, le chef de l'Etat turc a menacé Bruxelles d'"ouvrir les frontières" pour laisser passer les migrants voulant se rendre en Europe, au lendemain de l'adoption par le Parlement européen d'une résolution non-contraignante appelant à geler les négociations d'adhésion d'Ankara.
Les eurodéputés ont justifié leur décision par la "disproportion" des "mesures répressives prises par le gouvernement turc" après le putsch manqué en juillet.
Après la tentative de coup d'Etat imputée par le pouvoir turc au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100.000 personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été arrêtées, limogées ou suspendues.
"Les valeurs sur lesquelles est bâtie l'Union européenne sont piétinées au quotidien" en Turquie, a déploré le Premier ministre du Luxembourg Xavier Bettel dans un entretien à l'AFP.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE ont officiellement débuté en 2005 mais sont aujourd'hui au point mort et les dirigeants turcs ne cachent pas leur exaspération.