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Les ventes turques sur le marché marocain se caractérisent également par leur diversité relative. Les exportations de la Turquie vers le Maroc sont constituées principalement de fer et acier en blooms et ébauches, de fils, barres palplanche, profilé en fer et acier, des tissus de coton, des voitures industrielles et tracteurs agricoles.
Certes l’Union européenne a attribué un Statut avancé au Royaume, mais rien ne permet d’avancer qu’il mettra à profit les avantages consentis tant que l’outil national de production demeure structurellement défaillant. C’est ce qui explique d’ailleurs les résultats mitigés de la signature d’un accord sur une zone de libre-échange avec la Turquie. Ce dernier n’as pas évidemment les mêmes potentialités que celles de l’Union européenne. Il démontre, néanmoins, que le Maroc a beaucoup de chemin à faire pour améliorer ses échanges commerciaux même avec des économies ayant un niveau de développement semblable à celui du Royaume.
Une récente étude de la Direction des études et des prévisions financières indique que la Turquie qui compte environ 67 millions d’habitants, avec un PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat de l’ordre de 8000 dollars, constitue un marché porteur pour les entreprises marocaines, pourvu que ces dernières adoptent des stratégies de positionnement sur des niches et des créneaux porteurs.
De plus, tenant compte du niveau de développement de l’économie turque, la structure de ses importations a sensiblement évolué : les principaux produits importés sont de plus en plus des produits à forte intensité en capital, tels que les machines et équipements de transport et les produits chimiques. En particulier, la composition des exportations de textiles et de vêtements continue d’évoluer vers des produits finis à plus forte valeur ajoutée. En 2004, la Turquie était le sixième exportateur mondial de vêtements, avec une part du marché mondial de 3,4%.
La place de l’automobile dans les exportations turques ne cesse d’augmenter. En effet, les investissements de Renault, Fiat, Ford et Honda ont transformé la Turquie en plate-forme exportatrice servant toute la région périphérique.
En revanche, le Maroc n’a renforcé ses avantages comparatifs que sur les biens finis intensifs en travail non qualifié. Il est même en désavantage comparatif sur les biens intermédiaires intensifs en travail non qualifié puisqu’il continue encore d’importer des équipements et produits textiles intermédiaires. Ceci prouve que le Maroc n’a pas opéré une remontée de filière dans son principal secteur de spécialisation, perpétuant en conséquence des schémas de sous-traitance passive avec les donneurs d’ordre européens.
Quant aux systèmes de protection douanière des deux pays, leur comparaison démontre que le Maroc a globalement réduit ses droits de douane sur les matières premières et les semi-produits en faveur d’une augmentation de la protection effective des produits finis, alors que la Turquie protège davantage les matières premières plutôt que les produits finis.
Disposant d’un système d’aide publique robuste, l’industrie manufacturière turque bénéficie d’un avantage comparatif important dans certains secteurs notamment, le textile et cuir, l’agroalimentaire et l’industrie des véhicules. De plus, les exportations turques semblent mieux accompagnées et soutenues en termes de réglementation, de subventions ou encore d’incitations. En effet, en plus de la compétitivité énergétique, l’industrie manufacturière turque bénéficie des réductions fiscales, des remboursements de la TVA, de la baisse des taux d’intérêt. De plus, le gouvernement turc s’engage à développer (encore plus) des mécanismes de soutien tant au stade de la production qu’à celui des exportations (il procure des matières premières à des prix compétitifs aux exportateurs) et mis à la disposition des exportateurs des centres d’accès aux informations relatives à l’exportation.
La Direction des études et des prévisions financières constate que dans ces conditions, les entreprises turques semblent mieux loties, l’accord pouvant conférer un avantage additionnel aux firmes turques sur le marché marocain qu’il ne le permet aux entreprises marocaines sur le marché turc. Ceci pose avec acuité la question de la mise en place de mesures d’incitation conséquentes en faveur de la promotion des exportations marocaines.