président
du Royal
Tennis Club
de Marrakech,
en homme
de communication, dresse le bilan
du club, parle
de l’organisation
de manifestations
et de ses projections sur l’avenir.
Libé : Quelle lecture faites- vous de votre parcours à la tête du RTCMA ?
Aziz Tifnouti : Je tiens à préciser d’abord que ce que nous avons réalisé est un travail d’équipe. En 1999, lorsque j’ai été élu président du Royal Tennis Club de Marrakech, nous avons constaté que le club ne participait pas à beaucoup de manifestations à travers le Royaume. Alors, la première des choses à laquelle nous avons pensé, c’est la catégorie des jeunes. On a confié l’école à l’époque à Brahim Bartaî, et ensemble nous avons fait une très bonne année. Ensuite, nous avons pensé à l’organisation d’une manifestation de grande envergure, puisque le tournoi Hassan II que nous accueillions depuis cinq ans est passé à Casablanca. Donc, on a organisé d’abord le tournoi national auquel tous les clubs du pays ont pris part, toutes catégories confondues. A partir de 2000- 2001 et sur une période de six ans, on a organisé le tournoi des Futures. De ces différentes manifestations, le club a pris une autre allure. Notre académie a gagné en maturité et nos jeunes ont commencé à prendre part à tous les meetings nationaux. Par la suite, on a donné la priorité à l’extension du club et à l’éclairage de plusieurs courts pour permettre aux jeunes de s’entrainer le soir. Tous ces efforts ont été fructueux pour le club puisqu’en 2003 on a eu l’honneur d’organiser la Coupe Davis contre l’Italie. Cet événement a été une réussite sur tous les plans : l’organisation, aux dires des spécialistes, était impeccable et la victoire est revenue à notre équipe nationale menée par Younès El Aynaoui. Sur ce point, il faut préciser qu’en plus des aides qui nous ont été attribuées, les membres du RTCMA ont participé matériellement, car le but de tous, était de relever et de gagner le défi. En 2006, quand la SNRT a pensé au Morocco Tennis Tour, Marrakech a été choisie pour abriter la quatrième étape de ce challenge. Aujourd’hui on en est à la troisième édition et si tout le monde est convaincu du bon déroulement des différentes manifestations , le mérite revient au comité du club et aux adhérents, aux divers partenaires qui nous ont toujours soutenus, en particulier à Monsieur Mjid qui nous a toujours répondu positivement.
Justement, pour le Morocco Tennis Tour, comment expliquez-vous que l’étape de Marrakech est la mieux dotée ?
Je pense que si nous sommes arrivés aujourd’hui à 125.000 dollars, c’est grâce à nos réussites lors des deux premières éditions. Les témoignages qui nous ont été faits exprimaient une énorme satisfaction pour ce qui est de l’organisation, sans oublier bien sûr la valeur et la qualité des joueurs qui ont évolué sur les courts du RTCMA. Tout le monde se rappellera la victoire en finale de Younès El Aynaoui, du passage victorieux de Gael Monfils, en plus de la participation des joueurs tels Fredirico Gil, Peter Luczak ou Rabie Chaki entre autres. Le Royal Tennis Club de Marrakech a gagné la confiance des organisateurs grâce à sa réputation, son sérieux et son sens de la responsabilité.
Qu’est-ce que le club a gagné de ces manifestations ?
Du côté tennistique, on a gagné en réputation du club. Lorsque les joueurs étrangers rentrent chez eux ou évoluent dans d’autres pays, ils se racontent ce qu’ils ont vécu, et cela ne peut qu’être bénéfique pour le Maroc en général et Marrakech en particulier. Pour ce qui est du club et des adhérents, on sait tous que les jeunes ont souvent besoin de s’identifier à une idole. Lorsque ces joueurs se produisent devant eux, ils leur donnent un autre souffle, c’est un grand rêve qui se réalise pour eux, et c’est surtout un exemple à suivre et une motivation pour faire plus. Il y a autre chose, c’est que ces manifestations permettent aux membres du club de sortir de la monotonie et de vivre une semaine bien chargée en émotion, en contact et en échange avec des personnes qui ont un autre tennis, une autre culture et une autre mentalité. Par ailleurs, ces tournois permettent aux joueurs marocains de gagner des points au classement mondial. Ces mêmes joueurs qui, à une époque pas très loin, étaient obligés d’aller à l’étranger et pour acquérir de l’expérience et pour chercher des points, ne sont plus contraints à le faire, car aujourd’hui leur pays leur offre cette possibilité chez eux.
Comment expliquez-vous qu’en dehors de certains noms du passé, le club n’a plus connu d’éclosion de stars ?
C’est un fait. Néanmoins, il ne faut pas oublier tout de même que Talal Ouahabi, en fin de carrière certes, est toujours l’idole d’une majorité de nos jeunes. Il a joué, il y a quelques jours, la finale des Futures en Egypte. Pour ce qui est de la question, il faut savoir que le tennis a beaucoup changé : hier encore, un joueur marocain pouvait être bon en étudiant et en pratiquant le tennis. Aujourd’hui, ce n’est plus possible, le niveau a beaucoup évolué et il faut faire un choix, sinon ce sont les responsables qui doivent penser au « tennis- études ». De nos jours, deux heures d’entraînements par jour ne pourront jamais faire un grand tennisman. On avait dans notre club de très bons joueurs, je cite par exemple Zakaria Ben Sayid, Chaima Missouli et d’autres.
Le problème c’est lorsque ces jeunes arrivent à un âge où il doivent faire un choix entre le tennis et les études, là, généralement les parents viennent nous voir pour nous signifier qu’il serait impossible de laisser tomber son avenir pour miser sur le tennis. Tout compte fait, on doit dire que ce n’est pas uniquement au RTCMA qu’on n’arrive plus à faire de grands noms, mais c’est un peu partout au Maroc, et je suis sûr que cela durerait tant que les responsables n’optent pas pour la formule « tennis-études ».
A votre avis, qu’est-ce qui empêche une option pareille de voir le jour ?
Franchement je ne sais pas. Toutefois, je me demande pourquoi devant l’impossibilité de créer le «tennis- études», on ne penserait plutôt pas à créer dans les lycées par exemple, ce qu’on appelle des sections sportives. Les élèves passeraient la matinée au lycée à assister aux cours, et l’après-midi ils rejoindraient leurs écoles de formation pour s’entraîner. Et là, en tant que responsable de club, je dirais haut que notre mission à nous serait d’encadrer ces jeunes et de mettre à leur disposition tout ce qui peut les aider à atteindre les sommets.
Ceci ne pourrait se réaliser que s’il y a une grande et parfaite coordination entre les ministères de la Jeunesse et des Sports, de l’Education nationale et bien sûr la Fédération.
Sur un autre volet, quelles seraient, selon vous, les raisons du report de l’assemblée générale de la fédération qui devait avoir lieu à Marrakech ?
Aucune idée. Tout a été fait pour que l’assemblée ait lieu à Marrakech. Il y avait une liste à la tête de laquelle il y avait Rachid Lamrabet, et au dernier moment je reçois un coup de téléphone de la part du délégué de la Jeunesse et des Sports m’apprenant que la réunion avait été annulée.
Le report ne serait pas lié par hasard au mode de scrutin….. ?
Pas du tout. J’ai assisté à l’assemblée générale à Khémisset et je vous assure que tout s’est déroulé dans la transparence. Monsieur Mjid a eu le quitus aussi bien sur le rapport moral que financier, on a constitué un comité provisoire avec à sa tête M. Mjid et ce comité a décidé de gérer la période creuse jusqu’à l’assemblée générale qui a été annoncée pour le 21 mars mais qui a été annulée à la dernière minute et reportée à une date non encore fixée.
Comment envisageriez-vous la période post-Mjid ?
A mon sens elle va être un peu difficile, mais je crois qu’on a des potentialités et des personnes qui peuvent permettre au tennis national de rester sur la bonne voie. On parle de Lamrabet et de Laâraichi ; qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, il n’y aurait vraiment pas de différence. Les deux hommes sont connus pour leur sérieux et leur dévouement pour le tennis.
Votre nom figure sur la liste des 11. Si jamais vous êtes élu, est-ce que vous disposez d’un programme ?
On ne peut parler de programmes individuels, d’autant plus qu’en ce qui me concerne, je ne prétends pas à la présidence de la FRMT.
Le programme, ce sera celui du futur président et, par là même, celui de toute l’équipe appelée à travailler à ses côtés. Je vais être franc et honnête.
Tout ce que je souhaite, c’est que le Royal Tennis Club de Marrakech soit représenté à la Fédération, et même si on ne l’est pas, cela ne nous posera pas de problème, car l’essentiel pour nous, c’est de travailler en étroite collaboration avec la Fédération, l’essentiel est d’avoir une Fédération ; avec des gens compétents, intègres, honnêtes qui cherchent à œuvrer pour l’intérêt général et à hisser le niveau tennistique.