Meknès : pour des lycées sans dealers ni drogues

En deux mois seulement, février et mars, la brigade de lutte contre les stupéfiants relevant de la police judiciaire de Meknès a procédé à l’arrestation de près de 160 personnes, accusées de trafic de différentes sortes de drogue. Ceci révèle bien évidemment l’ampleur des opérations menées récemment par les services de police, mais  donnent aussi la preuve tangible que les grandes cités regorgent de réseaux et de dealers qui sévissent au quotidien. Peut-on dire, pour autant, que l’on a mis un terme au phénomène ? Pas aussi sûr, car la situation qui prévaut toujours devant les lycées et collèges privés et publics de la capitale ismaïlienne, comme dans d’autres cités, est alarmante. Des trafiquants à même de vous approvisionner en tout genre de drogues. Ils sont là, au même endroit et aux mêmes heures. Leurs numéros de téléphones portables circulent facilement entre les jeunes lycéens. Pire encore, ils accordent des ardoises à leur jeune clientèle. Du haschisch, maâjoun ou encore des psychotropes qui gagnent de plus en plus de terrain, sont le lot quotidien d’une jeunesse à court de programmes sociaux éducatifs et de projets associatifs d’intégration.  En dépit donc des mesures prises par les autorités compétentes et médiatisées à outrance, la situation reste en deçà des aspirations. Et ce ne sont pas les campagnes de sensibilisation et d’opérations saisonnières qui aboutiront à des résultats positifs en la matière. Des lycées comme Moulay Ismaïl, Imam Ghazali, Nahda, Kasbat Hadrach ou encore des quartiers comme Lborj, Aïn Choubbik, Mellah, Sidi Ameur, Sidi Baba ou Diour Salam sont constamment investis par des dealers qui offrent leurs services en voitures ou motocycles.
Et ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que la ville se trouve en tête de liste par un taux de criminalité parmi les plus élevés au Royaume. Une grande partie des crimes perpétrés ont pour cause ces psychotropes. Plusieurs voix s’élèvent pour que ce genre d’opérations soit permanent, car la guerre que nous livre le voisin de l’est à ce niveau est on ne peut sans merci.